ors du salon Dionysud qui s’est tenu du 5 au 7 novembre à Béziers, la toute jeune société DAC ADN a présenté son service de suivi de la sporée aérienne du mildiou et de l’oïdium qu’elle lance pour la campagne 2025. L’objectif : mieux appréhender les risques de développement des deux parasites pour mieux les contrôler.
DAC ADN basée dans le Gard à Vénéjan est une entreprise créée en 2022 par deux frères : Antonin Douillet, docteur en épidémiologie végétale et Clément Douillet, ingénieur en analyse des risques et gestion de projet. Ensemble, ils ont au point une méthode de capture des spores de mildiou et d’oïdium dans l’air et travaillent actuellement au déploiement de tout un réseau de capteurs. Ces capteurs permettent de recueillir les spores de mildiou et d’oïdium présentes dans l’air tout au long de l’année et d’en analyser la quantité en laboratoire grâce à la biologie moléculaire.
Le résultat est disponible en moins de 24 h. DAC ADN intègre cette donnée dans le modèle prédictif qu’elle a développé et qui prend en compte également les données météo, le stade de développement de la vigne, la présence ou non de symptômes. Ce modèle associé à des algorithmes basés sur l’Intelligence Artificielle établit un risque épidémique de 0 à 4 (4 étant le risque maximal). Il permet de détecter le démarrage de l’épidémie avant l’apparition des symptômes et d’anticiper son évolution pour aider le vigneron à positionner les traitements au bon moment. Les résultats lui sont ensuite mis à disposition sur son smartphone grâce à une application DACORE sur laquelle il retrouve les prévisions météo des 7 prochains jours, le nombre de spores retrouvés dans l’échantillon, le niveau de risque (0 à 4) correspondant, le FMI (un autre indicateur développé par DAC ADN) correspondant au nombre d’heures par jour propice au développement de la maladie et les plages horaires propices aux éventuels traitements les 7 prochains jours. A partir de tous ces éléments, le vigneron peut alors décider s'il doit traiter ou pas et s'il décide de traiter à quel moment c'est le plus opportun de le faire.
« Le nombre de spores retrouvées est associé à un commentaire pour permettre l’interprétation de la mesure. Par exemple si pour le mildiou, on a retrouvé 70 spores dans l’échantillon, cela signifie que l’on est en phase pré-épidémique (moins de 500 spores dans l’échantillon). Pour l’oïdium, il faut multiplier par 10 (moins de 5000 spores dans l’échantillon). Pour le mildiou, en début d’épidémie on peut retrouver jusqu’à 5000 spores. Quand elle est installée et qu’elle s’emballe on dépasse les 5000 et on peut aller jusqu’à 50 000 spores. On a même été jusqu’à 2 millions de spores dans une parcelle où le mildiou a détruit 50 % de la récolte », expliquent les frères Douillet. Et de préciser « notre outil est prédictif mais sert aussi de diagnostic. On peut aussi l’utiliser dans les parcelles plantées avec des cépages tolérants et voir éventuellement à partir de quel moment ils peuvent décrocher. On travaille aussi sur l’utilisation de l’outil pour mieux positionner le biocontrôle ».
Pour 2025, DAC ADN propose deux offres en prestation de service pour suivre la sporée du mildiou et de l’oïdium
Dans la première, le viticulteur s’abonne à un capteur situé le plus proche de chez lui dans un rayon de 4 à 5 km. Et grâce à l’application DACORE, il a accès aux données du capteur. DAC ADN s’occupe du recueil des échantillons et des analyses. Et met à jour deux fois par semaine les données sur le nombre de spores. Les données météo sont mises à jour tous les jours
Dans la deuxième, le vigneron loue son propre capteur et l’installe chez lui dans la parcelle qu’il souhaite. C’est ensuite à lui de recueillir les échantillons et de les transmettre à DAC ADN qui va les analyser et transmettre le résultat directement sur l’application DACORE.
Les prix se font sur devis en fonction des besoins.
En 2026, DAC ADN intégrera le suivi du black-rot. Et pour 2027, elle prévoit d’avoir un modèle affiné, adapté à chaque cépage et à sa sensibilité.