près un mois d’application à 10 %, retour des droits douaniers américains dans l’actualité ce 8 mai : les États-Unis signent un accord commercial limité avec le Royaume-Uni, la Commission Européenne fait du pied pour ne pas être oubliée à Washington en annonçant des mesures de rétorsion si les négociations n’aboutissent pas à la suppression des taxes américaines : une consultation UE sur les produits US à taxer et la préparation d’une procédure contentieuse auprès de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) annonce un communiqué. De quoi rappeler la précarité de l’accès au marché américain, véritable yo-yo imprévisible entre stockage de précaution et suspensions de commandes.
Après un mois de taxes Trump à 10 %, on en aurait presque oublié les montagnes russes de mars-avril : le président Donald Trump ayant menacé les vins français de 200 % de taxe le 13 mars, avant d’annoncer 20 % sur tous les produits européens le 2 avril et de se raviser sur 10 % pendant 90 jours le 9 avril pour la majorité des biens. Face à ces risques croissant, Bruxelles valide ce 8 mai la demande française d’un dispositif de 5 milliards d’euros de réassurance-crédit pour l'exportation des vins et spiritueux vers les États-Unis. « Ce dispositif, qui sera en place du 8 mai 2025 au 8 juillet 2025, permettra aux exportateurs de vins et spiritueux d'exporter vers les États-Unis, avant l'entrée en vigueur de la nouvelle vague de droits de douane annoncée » indique un communiqué,
Cap Francexport
Piloté par la Banque Publique d’Investissement (Bpifrance) depuis avril 2020 (et la crise covid avec ses réductions et/ou refus de garanties d’assureurs-crédits), le dispositif de réassurance Cap Francexport fournit un crédit à l'exportation vers des pays dits à risques non cessibles (non couverts par les assurances privées) afin de couvrir le risque de non-paiement du débiteur étranger (pour raisons politiques et ou commerciales). L’outil ajoute ici une corde à son arc avec la mise en place de garanties auprès des « entreprises d'assurance acceptant de couvrir un risque commercial et/ou politique lié à des obligations de paiement dans le cadre d'une opération d'exportation » indique Bruxelles, reconnaissant qu’« en raison de la pénurie d'assurance-crédit à l'exportation, les exportateurs français de vins et de spiritueux vers les États-Unis sont exposés à des risques temporairement non cessibles ». Une autorisation valable deux mois, le temps d’arriver au terme des 90 jours de suspension des taxes à 20 % : durée devant permettre des négociations transatlantiques, dont l’issue est plus qu’incertaine. Bruxelles se préparant visiblement à toute éventualité.
« La Commission a répondu rapidement à la demande de la France d’autoriser ce régime de réassurance-crédit à l’exportation » commente Teresa Ribera, vice-présidente exécutive à la Commission Européenne, notant que « compte tenu du risque qu’une pénurie de crédits à l’exportation vers les États-Unis se produise à l’échelle de l’Union Européenne durant cette période, la Commission appliquera le même principe à tous les cas comparables qui seront notifiés par les États membres. »