menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Viticulture / Ces trois viticulteurs ont rénové leurs pulvés à moindre coût
Ces trois viticulteurs ont rénové leurs pulvés à moindre coût
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Rétrofit
Ces trois viticulteurs ont rénové leurs pulvés à moindre coût

Pour réduire la dérive ou augmenter la qualité de leurs traitements à moindre coût, deux viticulteurs et un entrepreneur ont installé des descentes neuves sur leurs vieux matériels. Voici comment ils ont réalisé ces astucieux rétrofits.
Par Tanguy Dhelin Le 09 mai 2025
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Ces trois viticulteurs ont rénové leurs pulvés à moindre coût
Florent Rousse a adapté les descentes Wulp de Praysbee sur une ancienne rogneuse. - crédit photo : Rousse
L

e bricolage ne lui fait pas peur. Après les vendanges 2024, Florent Rousse, s’est mis en tête de fabriquer son propre pulvé. « Il nous fallait un appareil pour réduire la dérive car notre pulvérisateur pneumatique, âgé de 20 ans, ne répondait pas au cahier des charges de la certification environnementale cognac (CEC) », se souvient ce vigneron récemment installé sur l’exploitation familiale à de Baignes Sainte Radegonde en Charente. Le prix d’un pulvérisateur neuf étant rédhibitoire pour lui, il s’est lancé dans son chantier à ses heures perdues. Un chantier audacieux qui l’a amené à transformer une vieille rogneuse trainée deux rangs, en appareil de traitement.

Un chantier audacieux

Pour les descentes, Florent Rousse a choisi les rampes oscillantes à jet projeté Wulp de Praysbee. « C’est la simplicité du matériel et ses cils qui viennent agiter le feuillage qui nous ont attirés, mon père et moi. Nous avons un palissage de 60 cm d’épaisseur. Nous n’avons pas besoin d’assistance d’air pour atteindre le cœur de la végétation », estime-t-il.

Après avoir dépouillé la rogneuse de ses lamiers, Florent Rousse il y a ajouté des extensions hydrauliques afin de passer dans toutes ses vignes plantées entre 1,80 et 3 m d’écartement entre les rangs. Puis il a fixé les descentes Wulp à ce châssis et à des vérins pour les écarter hydrauliquement, là aussi, jusqu’à 70 cm du rang, en pleine végétation, depuis un boîtier en cabine. À ses yeux, le plus compliqué a été de trouver le placement des descentes Wulp de telle sorte que la rampe se replie sans le moindre télescopage. Un défi qu’il a relevé en obtenant un repliage sur 2,10 m de largeur hors tout.

 

Descente Wulp sur rogneuse 1.jpg

Photo Florent Rousse

« J’ai réalisé ce montage les jours pluvieux. Cela a dû me prendre entre une semaine et 15 jours, chiffre le producteur de cognac. En tout cela m’a coûté 12 370 €, incluant le bloc et les flexibles hydrauliques pour le dépliage de la rampe, la pompe neuve, la rogneuse que j’ai achetée 50 euros et des pièces de ferraille ». Quant à la cuve, Florent Rousse l’a récupérée sur un ancien pulvé grande culture de marque Audureau qui était présent sur l’exploitation.

Objectif : réduire les ZNT riverains

A Hyères, dans l’appellation Côte de Provence, Laurent Oddera se définit également comme un bricoleur. Ce vigneron cultive 10 ha de raisin pour la maison Castel dans un secteur comprenant de nombreux riverains. Pour réduire ses zones de non-traitement, l’an dernier, il a débarrassé son Thomas TTZ trainé 1000 l de ses canons pour l’équiper de descentes Bliss, transformant ainsi cet appareil pneumatique en appareil à jet porté et confiné par des caissons d’air qui sortent des descentes pour entourer la pulvérisation.

Laurent Oddera a installé des descentes Bliss sur son pulvérisateur Thomas.JPG

Laurent Oddera a installé des rampes Bliss sur son pulvé Thomas (Photo L. Oddera)

Si Laurent Oddera a choisi de rétrofiter son ancien pulvérisateur plutôt que d’en acheter un neuf, c’est aussi pour des raisons économiques. « Les descentes m’ont coûté environ 10 500 € TTC. À ce prix-là, je ne pouvais pas prétendre à un pulvérisateur neuf de qualité », chiffre-t-il.

Pour rénover son appareil, il a supprimé les canons du portique. Il a conservé la turbine d’origine avec ses dix sorties d’air mais il a obturé les six petites sorties (80 mm de diamètre) et raccordé les quatre grandes (125mm) aux descentes Bliss qu’il a fixées au portique à l’aide des kits fournis par le constructeur et en intégrant des anneaux en caoutchouc entre le portique et les descentes pour absorber les chocs dans ses terres cassantes et dures.

« J’ai également renforcé le portique pour supporter les deux descentes extérieures. J’ai réutilisé le système de rabattement des canons pour rabattre la rampe le long du pulvérisateur pour les déplacements sur route ou dans les tournières étroites » explique Laurent Oddera.

Un pulvé qui devrait tenir 5 ans de plus avec son nouvel équipement

Il estime que son pulvérisateur, arrivé il y a 7 ans, devrait encore tenir au moins 5 ans avec son nouvel équipement. Seule ombre au tableau, il regrette d’avoir pris les grands anneaux Bliss avec 5 buses alors que les modèles à 4 buses auraient suffi. « Je n’utilise que 4 buses tout au long de la saison. Cela me suffit pour traiter la végétation qui mesure 1,50 m de haut. Mais comme ma soufflerie était plus puissante que ce que préconisait Bliss, j’ai voulu sécuriser mon montage en prenant les grands anneaux. C’était une erreur », estime-t-il avec un an de recul.

Basée à Saint-Émilion et Pessac-Léognan, Performances Vignoble s’est tourné vers son concessionnaire pour rétrofiter deux de ses pulvés, l’un qui était installé sur un porteur Pellenc, l’autre sur un enjambeur trois roues. Ce prestataire les a équipés de descentes à flux tangentiel Weber afin d’améliorer la qualité de la pulvé. « Ces descentes brassent un volume d’air important ce qui apporte du poids au flux plutôt que de la vitesse. C’est la seule technologie qui permette d’obtenir le même flux d’air à chaque buse », assure Mickaël Debande, responsable tractoriste.

Des résultats satisfaisants

Là aussi, la décision d’adapter d’anciens matériels plutôt que d’acquérir du neuf est économique. « Nous avons fait faire ces adaptations par Pellenc Néac. Nous sommes les premiers à avoir équipé un porteur Pellenc de descentes à flux tangentiel. Cela a nécessité quelques adaptations et renforcements pour éviter le balancement de la rampe au travail car les modules Weber pèsent 80 kg, alors que les descentes de base étaient plutôt légères », se souvient-il. Le poids de ces descentes est teil qu’il n’est pas possible de les adapter sur la rampe qu’emporte le porteur Braud de Performances vignobles car ses bras sont trop légers.

Porteur Performances vignoble.jpeg

Matthieu Appolot, le chauffeur et Mickaël Debande le responsable tractoriste devant le porteur équipé des descentes Weber (photo Performances Vignoble)

Si Mickaël Debande s’attend à une fatigue plus rapide des rampes rétrofitées, il se dit pour l’instant très satisfait par le résultat. « Nous avons gagné 30 à 35 % de consommation par rapport aux montages d’origine et nous roulons à 7 km/h » témoigne-t-il. De quoi amortir rapidement le coût du rétrofit.

"Plus simple de rétrofiter les pulvés portés"

Basé à Libourne, Pulvérisation équipement est l’importateur de Weber en France. Guillaume Dunesme, codirigeant de cette entreprise reçoit souvent des demandes de rétrofit avec les turbines de cette marque. C’est lui qui étudie, avec les concessionnaires, la possibilité de les adapter sur des pulvérisateurs existants. « Sur des pulvés trainés c’est compliqué car on manque souvent de place et il faut renforcer les structures ce qui fait exploser les coûts, dit-il. Mais on l’a déjà fait, notamment sur des Nicolas. C’est un peu plus simple de rétrofiter les pulvés portés sur enjambeur car les structures sont plus solides. De plus, presque tous les enjambeurs de moins de 15 ans possèdent un débit hydraulique de 50 à 60 l/min d’huile, nécessaire pour faire tourner les turbines Weber. » Dans certains cas, plutôt que de fixer ces turbines sur une rampe, Guillaume Dunesme propose de les fixer sur les effaces traces des enjambeurs, à la place qu’occupent habituellement des griffons, avec une fixation intermédiaire consolider le montage. Il monte ainsi quatre descentes pour traiter un rang complet et deux demi-rangs par passage. Enfin, lorsqu’il s’agit de rétrofiter un pulvérisateur pneumatique, il faut remplacer la pompe et le groupe de régulation basse pression par un ensemble compatible avec l’utilisation des buses à turbulence.

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Soyez le premier à commenter
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous

Pas encore de commentaire à cet article.
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Viticulture
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé