menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Viticulture / "L'an passé cela a sauvé ma récolte" grâce à Chouette souriez, le mildiou est filmé
"L'an passé cela a sauvé ma récolte" grâce à Chouette souriez, le mildiou est filmé
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Caméras embarquées
"L'an passé cela a sauvé ma récolte" grâce à Chouette souriez, le mildiou est filmé

Chouette propose d’embarquer des caméras sur les tracteurs pour flasher le mildiou à chaque passage. Les premiers utilisateurs de cette nouvelle technologie sont séduits par sa capacité à détecter les attaques. Reste à trouver le moyen de s’en servir pour ajuster la lutte.
Par Pauline Orban Le 02 mai 2025
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Pierre Raoux, vigneron à Cognac a fait installer des caméras sur son tracteur McCormick qui repèrent les taches de mildiou - crédit photo : DR
L

es jours de traitement, Pierre Raoux, propriétaire d’un domaine de 80 ha à Cognac a son petit rituel. Nettoyer ses deux caméras Chouette fixées en haut de la cabine de son McCormick juste avant de partir, puis en cours de traitement. « Sinon les images sont floues, plaisante-il. Entre la poussière et les produits phyto, il faut les essuyer tous les 10 ha traités. »

Des images traitées par une IA

Ces caméras servent à repérer les taches de mildiou sur les feuilles et à localiser les pieds manquants. Elles flashent tous les pieds d’une parcelle, puis une intelligence artificielle traite les images pour repérer les manquants et attribuer une couleur à chaque pied selon le nombre de taches détectées : verte pour ceux qui sont sains puis jaune, orange ou rouge.

Après avoir fait un essai sur 10 ha, Pierre Raoux est passé à 30 ha cette année pour continuer de tester cette nouvelle technologie. Les deux caméras lui ont coûté 5000 € à quoi s’ajoutent 80 €/ha/an d’abonnement. « Il faut apprendre à conduire avec ces caméras sans les raccrocher dans les rangs et surtout s’assurer que les données recueillies correspondent à la réalité », indique-t-il.

Pour l’instant, elles ont passé ce test avec brio. « Lors d’un traitement fin juin l’an dernier, un rang a été oublié, indique Pierre Raoux. Lors du passage suivant, deux semaines plus tard, on l’a vu tout de suite sur les images : ce rang était rouge. Dans une autre parcelle plantée de deux porte-greffes différents, là encore on a été surpris de voir à quel point les images correspondaient à la réalité du terrain : elles indiquaient que les plus touchés par la maladie étaient bien ceux greffés sur le porte-greffe le plus vigoureux ».

Un complément de la prospection à pied

Pour cette saison, Pierre Raoux poursuit l’expérience. « A terme l’objectif est de réduire nos IFT en ajustant la dose à la sensibilité des parcelles, espère-t-il. Si les images montrent peu ou pas de taches d’huile sur une parcelle, si la pression est faible et qu’il n’y a pas de pluies annoncées, on peut envisager de réduire les doses lors d’un traitement ». Mais pas question d’attendre que les caméras de Chouette détectent des pieds malades pour commencer la protection. Elles sont un complément de la prospection à pied.

A Lugny en Saône-et-Loire, Florian Gayet, à la tête d’un domaine de 100 ha a fait installer des caméras sur deux de ses enjambeurs l’année dernière. « Deux à l’avant d’un double-rang équipé d’un pulvérisateur et deux autres sur un mono-rang dédié à la tonte et au rognage. A chaque passage de ces tracteurs, 38 ha passent au crible de ces caméras. Cela nous permet d’avoir des images une fois par semaine en moyenne. » Florian Gayet les reçoit 1 à 4 jours après le passage des tracteurs, selon qu’elles ont été prises en début ou en fin de semaine, suivies d’une interprétation par les experts de Chouette.

Objectif : moduler les doses les années où la pression est faible ou moyenne

« L’année dernière, la pression de mildiou était telle qu’il y avait des points rouges sur toutes les images, explique-t-il. Mais les caméras fixées sur le mono-rang étaient situées juste en face du bâti de la rogneuse si bien qu’elles n’ont pas capté de taches. Il a fallu les déplacer. » Etant donné la pression, Florian Gayet n’a pas modulé ses doses d’antimildiou. « Mais c’est l’objectif pour les années à faible et moyenne pression, dit-il. Et les caméras doivent nous permettre de détecter les attaques sur nos parcelles les plus éloignées, à 30 km du domaine, sans avoir besoin de nous déplacer ».

Dans l’Hérault, Quentin Bernard, propriétaire de 22 ha certifiés AB à Montpeyroux, est seul tractoriste sur son domaine. Alors quand Chouette lui propose de faire un essai avec ses caméras embarquées, il y a vu un assistant dans la surveillance du mildiou. « C’est simple je n’ai qu’un seul tracteur, explique-t-il. Donc à chaque fois que je m’en sers, les caméras prennent des images. Je reçois une analyse quasiment tous les jours. L’année dernière, sur une parcelle de carignan de 2,5 ha ça a sauvé la récolte. Je suis allé travailler le sol un jeudi. Le vendredi j’ai reçu les analyses : il y avait des taches sur deux pieds. Le samedi je suis allé traiter avec 200 g/ha de cuivre au lieu d’attendre le mardi suivant ».

D'autres caméras pour suivre l'oïdium

Cette année, Quentin Bernard a demandé à Chouette d’en fixer deux autres sur le devant du capot pour cibler les grappes et viser l’oïdium. « J’ai aussi fait ajouter des LED à côté des capteurs pour pouvoir prendre des images la nuit lorsque je traite. A voir si ça fonctionne ».

A Cognac Pierre Raoux, aimerait pouvoir s’appuyer sur les caméras pour « détecter les cicadelles vertes et les carences en potasse. On pourrait ainsi agir tout de suite avec un insecticide ou de la fertilisation foliaire, ce serait un vrai plus ». Voilà une idée qu’elle est Chouette !

Un nouveau service en Champagne

En Champagne, la Coopérative du Syndicat Général des Vignerons distribue les capteurs Chouette et propose aux vignerons intéressés d’analyser leurs données pour les conseiller en conséquence. Une trentaine de vignerons ont souscrit à ce service. « Nous recevons des images tous les 2-3 jours, rapporte Margaux Tissot, technicienne viticole à la CSGV. Cela nous permet de détecter des attaques précocement et d’émettre des alertes ou des recommandations de renouvellement de traitement aux vignerons. Nous pouvons localiser les foyers de mildiou, détecter d’éventuels problèmes de pulvérisation ou des rangs oubliés lors des traitements, des informations impossibles à collecter sans passer dans tous les rangs. »

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Soyez le premier à commenter
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous

Pas encore de commentaire à cet article.
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Viticulture
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé