es consommateurs sont-ils prêts à mettre la main au porte-monnaie pour financer un fonds destiné à compenser les surcoûts supportés par les viticulteurs arrêtant d’utiliser des pesticides, à développer la recherche d’alternatives ou à mettre en place des infrastructures naturelles de lutte biologique ? Oui, mais seulement à hauteur de 11€ par ménage et par an pendant 5 ans, d’après une enquête menée par des chercheurs auprès de riverains des vignobles bordelais et charentais. A l’échelle de la Région Nouvelle-Aquitaine, cela représenterait 62 millions d’euros.
Dans un article paru dans la Revue française d’économie, les chercheurs détaillent avoir amené les 508 répondants à leur questionnaire à exprimer leur accord ou à préciser la raison de leur refus.
La constitution d’un fonds régional de réduction des pesticides a surtout séduit les personnes de moins de 45 ans résidant à moins de 500 mètres de vignes et y pratiquant des activités de sport et de loisir. Le consentement à payer s’est révélé plus faible pour les riverains de plus de 60 ans, ceux habitant dans la région depuis moins de 5 ans, et ceux achetant déjà des vins issus de l’agriculture biologique. Pour ces derniers, les économistes analysent que « l’engagement en tant que consommateur prend le pas sur celui de résident. » Un participant sur trois s’est opposé au projet, en réaffirmant le principe « pollueur-payeur » et en mettant en avant des enjeux de santé publique.