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375 phytos autorisés sur vigne, est-ce assez ?
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375 phytos autorisés sur vigne, est-ce assez ?

Directeur des autorisations de mise sur le marché à l’Anses, Bertrand Bitaud a ouvert le webinaire organisé à l’occasion des anniversaires de La Vigne et de Vitisphere en comptant 375 produits autorisés sur vigne en France. Conseiller viticole chez Phloème, Tristan des Ordons considère qu’ils sont bien moins nombreux à être efficaces ou faciles à utiliser. L’accélération des retraits de substances actives depuis 10 ans met des viticulteurs en difficulté, comme en témoigne Olivier Metzinger, installé dans le Bordelais.
Par Marion Bazireau Le 23 avril 2025
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375 phytos autorisés sur vigne, est-ce assez ?
Bertrand Bitaud, Tristan des Ordons, et Olivier Metzinger ont échangé sur les impasses ou risques d'impasses technicoéconomiques engendrés par le retrait de nombreux phytos. - crédit photo : Capture d'écran
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irecteur des autorisations de mise sur le marché (AMM) à l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), Bertrand Bitaud lance ce 17 avril le webinaire anniversaire de La Vigne et Vitisphere en présentant aux auditeurs les modalités d’autorisations des phytos. En réponse à l’idée reçue que la France a tendance à sur-transposer la législation européenne, il indique qu’elle autorise actuellement 299 substances actives, moins que l’Espagne (325), mais plus que l’Italie (298), le Portugal (286), ou l’Allemagne (282). « Finalement, la France n’est pas si mal lotie en matière de protection des cultures », juge-t-il. En viticulture, 375 produits peuvent être utilisés auxquels s’ajoutent 312 permis pour des produits achetés à l’étranger. « 257 produits sont des produits de biocontrôle, à faible risque, ou utilisables en agriculture biologique », précise le directeur de AMM.

« Attention, ce n’est pas parce qu’en théorie les viticulteurs ont des solutions qu’ils sont tranquilles au quotidien, réplique Tristan des Ordons, conseiller viticole chez Phloème, pour qui le nombre de produits autorisés ne veut pas dire grand chose. D’abord parce qu’un produit homologué n’est pas forcément efficace, ensuite parce que certains sont aussi très difficiles voire quasi impossibles à utiliser, comme quand ils ne peuvent pas être mélangés, qu’ils ne peuvent pas être pulvérisés à des périodes cruciales comme certains fongicides à la floraison, ou qu’ils sont soumis à des distances riverains très importantes », liste-t-il.

Déjà des impasses économiques

Tristan des Ordons rappelle que de nombreuses substances actives ont disparu ces dernières années sans être remplacées par de nouvelles homologations. « Nous ne sommes pas encore face à des impasses techniques mais parfois à des impasses économiques », témoigne-t-il, prenant l’exemple du passage au désherbage mécanique compliqué à mettre en œuvre et très coûteux pour les propriétés déjà en proie aux difficultés financières. Si le folpel a été réhomologué pour 15 ans, Tristan des Ordons déplore la diminution du nombre de solutions peu ou pas classées utilisables contre le mildiou. « Aujourd’hui il n’y a pas d’impasse mais la situation deviendra catastrophique pour les bios comme les conventionnels si le cuivre, qui est soumis à substitution, voit ses doses diminuer ou s’il disparaît. Idem pour le black-rot. Il y aura un vrai risque de voir la viticulture disparaître sur la façade atlantique. » En matière d’insecticides, il craint pour les viticulteurs conventionnels le retrait de l’emactectine, « seule solution efficace et simple à utiliser contre les vers de la grappe », et celui de l’etofenprox, « qui est également soumis à substitution et donc le profil écotoxicologique n’est pas terrible du tout. »

De moins en moins de produits sans CMR

Tristan des Ordons termine en soulignant le risque d’impasse à très court terme pour les viticulteurs souhaitant mettre en œuvre des programmes sans CMR. « Beaucoup des produits qui été utilisés dans ces programmes il y a trois ou quatre ans sont désormais classés, explique-t-il. Or, en ne permettant plus d’utiliser que le cuivre ou des produits unisites, on augmente considérablement le risque de résistances des maladies. »

Vigneron à Rions, dans le bordelais, Olivier Metzinger ne peut qu’aller dans son sens. « En 2023, nous avons perdu plus de 50% de la récolte en n’utilisant pas de CMR pour rester dans les clous de la certification HVE. En 2024, nous avons donc décidé de démarrer la saison de façon plus musclée avec du folpel avant la floraison. » Olivier Metzinger regrette le retrait de molécules comme le métirame ou le mancozèbe. « Il aurait été plus judicieux de les autoriser en début de saison à des doses très faibles pour retarder les contaminations et pourvoir utiliser du cuivre de manière bien plus espacée par la suite », estime-t-il. D’autant qu’aujourd’hui, avec la réduction du reste de la pharmacopée, 4 kg/ha de cuivre ne suffisent pas. « Lors d’années à forte pression il faut le double ! » Pour l’avenir, le vigneron espère un assouplissement des conditions d’utilisation des variétés à fin d’adaptation (VIFA) en appellation d’origine contrôlée et de vraies avancées grâce aux nouvelles techniques génomiques (NGT).

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Tous les commentaires (2)
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Olivier Metzinger Le 24 avril 2025 à 14:02:36
@viti tunnel, vous dites "pour se passer de traitement à proximité des habitations", pour récolter il faut que votre système assure 100%... 80% ça ne suffit pas. J'entends l'argumentation commerciale, mais achèteriez vous une voiture qui prends 80% des virages??? En plus du coût de la mise en oeuvre de votre pseudo solution, c'est évoqué dans le webinaire, certaines impasses sont économiques et à mon sens la votre en fait partie. Salutations
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Viti-Tunnel Le 23 avril 2025 à 15:01:49
Bonjour à tous, Un petit mot au sujet de la dernière partie de ce webinaire, consacrée au retrait progressif de certaines substances actives. Une solution concrète existe : Viti-Tunnel. Ce système de protection automatique et amovible protège efficacement les vignes contre les aléas climatiques et les maladies, tout en permettant de réduire de plus de 80 % l'utilisation de produits phytosanitaires. C'est LA solution idéale pour les parcelles situées à proximité des habitations, où l'usage de traitements phytosanitaires sera bientôt totalement interdit.
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