vec les dégustations en primeur à Bordeaux se dévoilent les nouvelles cuvées, s’ouvrent les nouveaux chais et reviennent les rumeurs de radio pied de vigne. Comme celles de difficultés économiques de tel négoce ou de vague de licenciements chez tel courtier… Sans oublier l’effondrement de l’empire construit par Bernard Magrez. En 2024 on parlait de vente à la découpe, cette année, on entend de manière insistante que le Crédit Agricole aurait cessé de mettre la main au pot et aurait pris le contrôle des actifs, parmi lesquels des marques (Bleu de Mer, Contemplation, Douce Vie, Lueur…) et quatre grands crus classés : les châteaux Pape Clément (cru classé de Graves, 75 hectares en AOC Pessac-Léognan), Fombrauge (cru classé de Saint-Emilion en 2022 sur 58 ha), Tour Carnet (grand cru classé en 1855 de 250 ha d’AOC Médoc) et Clos Haut-Peyraguey (grand cru classé en 1855 de 12 ha en AOC Sauternes).
Si le Crédit Agricole répond ne pas commenter les actualités des entreprises, et encore moins les rumeurs, Bernard Magrez vient d’envoyer une lettre de démenti à Vitisphere. Face à « une rumeur relative à la sécurisation de certains de nos actifs en garantie de nos dettes », Bernard Magrez répond qu’« il n’y a là rien de nouveau ». Malicieux, celui qui glisse parfois ne pas avoir que des amis dans le vin de Bordeaux comme il y est arrivé en dernier et sans être hériter, réplique « aux rumeurs » qu’« elles m’accompagnent à Bordeaux depuis plus de 60 ans que je suis dans ce métier. C’est la rançon du succès, et je n’en suis nullement gêné. » Ni surpris apparemment.


Concrètement, « depuis plus de 15 ans, étant donné que nous sommes — et de très loin — le premier producteur de grands crus classés à Bordeaux, avec en moyenne 2 millions de bouteilles par an, et le seul propriétaire de 4 grands crus classés représentant près de 400 hectares de vignes classées, il est bien sûr indispensable d’être accompagnés par nos partenaires bancaires historiques pour assurer la gestion de la production et de l’élevage de ces mêmes vins et cela parfois sur plusieurs années. » Soit le cofinancement de l’activité par des prêts bancaires classiques, à Bordeaux et ailleurs indique Bernard Magrez : « il en est d’ailleurs de même dans les grandes maisons de Champagne. Ces engagements financiers sont naturellement importants, et le soutien de nos banques est tout à fait normal. » Mais avec un renforcement des besoins, alors que « le ralentissement exceptionnel à Bordeaux des ventes de crus classés des millésimes 2022 et 2023 nous oblige à en stocker davantage et, bien entendu, plus longtemps » pointe le propriétaire de crus classés.