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Vin et santé : une étude inédite pour trancher le débat
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Première mondiale
Vin et santé : une étude inédite pour trancher le débat

Malgré l’existence de très nombreuses études démontrant les effets bénéfiques d’une consommation modérée de vin sur la santé, un seul son de cloche se fait désormais entendre : celui du danger dès le premier verre. Mais l'étude de grande envergure que vient de lancer en Espagne le professeur Miguel A. Martinez-Gonzalez pourrait tout changer.
Par Sharon Nagel Le 08 avril 2025
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Vin et santé : une étude inédite pour trancher le débat
L’étude porte sur les effets de l’abstinence ou de la consommation modérée d’alcool, notamment de vin, sur de nombreuses pathologies et sur la mortalité toutes causes confondues - crédit photo : Adobe Stock (TEN.POD) image générée à l'aide de l'IA
C

’est à l’occasion du congrès international "Lifestyle, Diet, Wine & Health" à Rome fin mars que le professeur Martinez-Gonzalez a annoncé le lancement de l’étude UNATI. « On n’a jamais mené un essai contrôlé randomisé de cette envergure dans le monde », se félicite le professeur de Santé Publique au sein de l’Université de Navarre. « Le plus grand essai mené jusqu’à présent, qui ne concernait que des abstinents, a impliqué 224 personnes ». Cette fois, ce sont 10 000 candidats – consommant initialement au moins 3 verres par semaine – qui participeront à l’étude prévue sur quatre ans. « Nous avons déjà recruté plus de 5 000 volontaires en un temps record et plus de 500 médecins dans toute l’Espagne y collaborent », a précisé à Vitisphere le spécialiste en nutrition, mondialement réputé pour ses recherches épidémiologiques. Les volontaires suivront un protocole qui permettra de comparer les effets sanitaires d’une abstinence totale avec ceux induits par une consommation modérée d’alcool, de préférence du vin rouge, dans le cadre d’un régime alimentaire méditerranéen. Les deux groupes seront constitués de manière randomisée : « C’est précisément la méthode de référence utilisée en médecine pour connaître les effets d’un nouveau médicament. C’est le "dernier mot" que l’on peut obtenir en médecine ».

Aucun financement du secteur de l’alcool

C’est bien l’aspect novateur de cette étude qui a permis au professeur Martinez-Gonzalez d’obtenir un financement important de la part du Conseil Européen de la Recherche. Première agence de financement pan-européenne de la recherche, le CER a accordé un budget de 2,5 millions d’euros au programme, qui sera complété ensuite par d’autres financements institutionnels, vraisemblablement espagnols et américains. « L’étude sera menée uniquement avec des fonds publics. Nous ne recevrons aucun financement de la part du secteur des boissons alcooliques », insiste le chercheur. Qui précise par ailleurs que les fonds européens lui ont permis de passer six mois aux USA pour recruter « 5 des 10 meilleurs spécialistes en recherche biomédicale du pays », auxquels viennent s’ajouter des conseillers externes dans différents pays du monde, dont le Canada, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Israël. « Nous avons reçu une contribution très importante de leur part en termes de conseils pour la mise en place du protocole de recherche ».

Pourquoi un tel revirement à l’encontre de l’alcool ?

L’expérience du professeur Martinez-Gonzalez parle d’elle-même : il a déjà dirigé plusieurs essais contrôlés randomisés de grande ampleur, notamment sur le régime méditerranéen. « Désormais, nous devons réaliser la même chose avec l’alcool », affirme-t-il, soulignant les nombreuses remises en question des bienfaits supposés d’une consommation modérée sur la santé. « Il y a huit ans, tout le monde affirmait qu’un peu d’alcool protégeait non seulement contre les maladies cardiovasculaires, mais aussi contre la mortalité toutes causes confondues. Et il existe plus de 100 études qui le démontrent. Tout d’un coup – et je ne me l’explique pas – de nombreuses personnes ont commencé à déclarer que tout avait changé. Pourquoi affirme-t-on que l’alcool, dès la première goutte, est mauvais, sans y avoir apporté la moindre nouvelle preuve ? » s’interroge-t-il. C’est précisément pour répondre à ces questions que son équipe a obtenu des financements : « Nous avions besoin d’apporter des éléments nouveaux. Tout le monde devrait s’accorder sur la nécessité de mener un essai de grande envergure, et actuellement, il n’y a aucun endroit au monde où l’on collecte une quantité si importante de données sur les effets sanitaires de l’alcool ».

 

Les jeunes écartés

Seules des femmes âgées de 55 à 75 ans et des hommes âgés de 50 à 70 ans y participeront. « L’âge représente un important sujet de polémique dans l’étude des effets de l’alcool sur la santé », explique le professeur Martinez-Gonzalez. « Mais pour ceux qui travaillent dans le domaine de la santé publique, on s’accorde généralement sur le fait qu’une politique de zéro alcool constitue l’option la plus saine pour les jeunes âgés de moins de 35 ou 40 ans. En revanche, pour ceux qui sont exposés à un risque plus important de maladies cardiovasculaires, d’infarctus, d’AVC ou de diabète, par exemple, le point d’équilibre est moins tranché et c’est justement cet équilibre entre deux options, l’abstinence ou la consommation modérée d’alcool, que nous devons établir ».

 

Rigueur scientifique avant tout

Les résultats de l’étude, attendus d’ici la fin 2028 ou le début 2029, apporteront une réponse définitive à la question des risques liés à la consommation d’alcool, même à très faible dose. « Pour ma part, je suis totalement neutre vis-à-vis du résultat final », affirme le chercheur, tout en soulignant que si l’étude venait à confirmer les bienfaits d’une consommation modérée, cela pourrait mettre un terme au débat délétère actuel. Quoi qu’il en soit, il insiste sur la rigueur scientifique de son travail : « Je ne parie sur aucune hypothèse pour l’instant. Je m’évertue à mener un essai le plus rigoureux et le mieux conçu possible avec les meilleurs chercheurs du monde. Le résultat final pourrait démontrer qu’il vaut mieux s’abstenir de boire de l’alcool ou qu’un ou deux verres de vin par jour à table représentent la meilleure option, ou encore que les deux sont équivalents, auquel cas les gens peuvent choisir ».

 

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