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"On se réinvente", des vigneronnes combatives malgré le contexte difficile : "le métier est magnifique"
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"En dépit des difficultés"
"On se réinvente", des vigneronnes combatives malgré le contexte difficile : "le métier est magnifique"

À l’occasion du Salon professionnel des Femmes de Vin, qui s’est tenu à Paris le 3 mars, sept vigneronnes témoignent de leurs initiatives et de leur détermination pour développer leur exploitation dans un contexte difficile fait d’aléas climatiques, de déconsommation et de tensions géopolitiques.
Par Florence Bal Le 08 mars 2025
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Salon Professionnel des Femmes de Vin le lundi 3 mars 2025 à l’Espace Commines (Paris 3), de 11h à 18h - crédit photo : FLORENCE BAL
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ylvie Spielmann, domaine Sylvie Spielmann, en Alsace « On va renverser la vapeur »

Sylvie Spielmann, à la tête du domaine éponyme de 9,5 ha en Alsace, vend 40 000 cols de 12,60 à 54 €. « L’an dernier, nos ventes ont baissé de 15 %, relate-t-elle. Mais c’est loin d’être la première crise, et on se bouge. J’ai eu des touches à l’export au salon Millésime Bio. Je vais relancer mes clients pros – 300 en France, 20 à l’export – avec des propositions commerciales dès la fin du mois. En juin, pour les 200 ans de l’entreprise dirigée par mon frère, on organisera une balade gourmande pour 300 de ses clients, sachant que j’organise déjà des apéros gourmands et des soirées accords mets et vins. Avec tout ça, on va renverser la vapeur. »

 

Véronique Barthe, Château La Freynelle, dans le Bordelais « On a réduit notre surface »

Véronique Barthe, propriétaire du Château La Freynelle, à Daignac, en AOC Bordeaux, vend la moitié de sa production en bouteilles. Mais depuis le Covid ses ventes ont chuté de 400 000 à 300 000 cols par an. « On se réinvente, souligne-t-elle. On crée un vin orange et un vin en amphore et on lance un clairet aux États-Unis. Depuis trois ans, on participe à des portes ouvertes et, depuis un an, on organise des guinguettes tous les jeudis soir d’été. On espère ainsi vendre davantage aux particuliers. Côté vigne, on s’adapte. L’an dernier, on a arraché 10 % de notre vignoble, soit 7 ha. On a replanté 2 ha d’oliviers et on va planter 5 ha d’acacias pour produire nos piquets. »

 

Françoise Ollier, domaine Ollier Taillefer, en Languedoc « Je suis optimiste »

Malgré « un contexte difficile et des annonces qui rendent moroses », Françoise Ollier, qui dirige le domaine Ollier Taillefer avec son frère, se veut optimiste. « Wine Paris, Millésime Bio et la soirée Vinifilles lors du salon Femmes de Vin début mars à Paris ont été très dynamiques », soutient-elle. L’arrivée de ses deux neveux sur le domaine apporte des idées neuves – vin sans sulfites ajoutés et étiquette rajeunie – et a permis de passer de deux à quatre animations par mois chez des cavistes, des grossistes ou des importateurs. En outre, Françoise envoie une lettre d’infos aux pros tous les deux mois au lieu de deux fois par an auparavant. « On va faire le dos rond cette année, après ça devrait aller mieux. Je suis optimiste. »

 

Maroussia Wilk Tatin, domaines Tatin en Centre-Loire « Le monde est devenu fou »

Après les petites récoltes qu’elle a connues et les ruptures de stock qui s’en sont suivies, le premier objectif de Maroussia Wilk Tatin, c’est de produire. « On a connu une envolée des ventes après le Covid, malheureusement freinée par le manque de vins dû aux gels, indique-t-elle. Puis, l’an dernier, elles ont baissé de 8 %. » Aussi, avant de « booster » ses ventes cette année, elle attend que la période de risque de gel soit passée. Mais elle est beaucoup plus inquiète des risques de guerre que des méventes éventuelles pour ses vins. « Le monde est devenu fou », explique cette femme, à la tête des domaines Tatin, 40 ha en AOC Quincy-Reuilly, qui commercialise 300 000 cols par an.

 

Coralie Goumarre, domaine Galevan, dans le Vaucluse « On ouvre 7 jours sur 7 »

« Pour l’instant ça va, avoue Coralie Goumarre, gérante du domaine Galevan, 60 ha en AOC Côtes du Rhône et Châteauneuf-du-Pape. On maintient nos ventes malgré un fléchissement des marchés européens, lié sans doute à la baisse du pouvoir d’achat. Ainsi, nos ventes au caveau ont même progressé de 24 % l’an dernier. C’est le fruit d’un travail de fond. Depuis trois ans, on travaille avec le site ruedesvignerons.com pour l’œnotourisme. Et, depuis deux ans, on reçoit 7 jours sur 7 au domaine d’avril à mi-octobre alors qu’auparavant on était fermé les week-ends. De plus, on bénéficie de très belles notes sur Internet. Cela fait boule de neige. On a bien bossé, mais le plus dur est à venir. » Malgré cela, Florian et Clément, ses deux fils, devraient s’installer auprès d’elle prochainement.

 

Elisabeth Glas, domaine de Poulvarel, dans le Gard « Beaucoup plus de salons »

Elisabeth Glas, cogérante avec son époux du domaine de Poulvarel, 45 ha en AOC Costières de Nîmes et IGP Pont du Gard, enregistre une baisse de 20 % de ses ventes depuis trois ans. Ses exportations subissent un gros revers. « Un de nos importateurs a été vendu et le repreneur ne nous a pas référencés, précise-t-elle. Mais on redouble d’énergie. On a la chance d’être à côté du pont du Gard qui nous apporte des touristes. Désormais, une fois par mois, on organise aussi des animations chez les cavistes. Et surtout, en complément des salons pro, on participe à des salons pour les particuliers : quatre organisés par les Vignerons Indépendants et quatre salons locaux. En 2026, on va rendre aussi toutes nos parcelles en fermage, soit 12 ha, pour adapter la production aux ventes. Après, on verra. »

 

Emmanuelle Schoch, Mas Seren, dans le Gard « Le métier est magnifique »

Au Mas Seren, dans le Gard, 10 ha en IGP Cévennes, Emmanuelle Schoch vend 27 000 cols, majoritairement aux professionnels. Même si ses ventes se maintiennent, la vigneronne cherche en permanence de nouveaux clients pour compenser des commandes de plus en plus petites. Depuis l’an dernier, elle a créé avec un collectif de quatre autres vignerons des Cévennes « Les Cévinoles ». Ensemble, ils ont organisé trois mini-salons à destination des particuliers qui ont accueilli entre 120 et 150 personnes, en Haute-Savoie et en Normandie. Une opération qui sera réitérée cette année. « En dépit des difficultés, le métier de vigneron reste magnifique, insiste-t-elle. Mes ventes sont stables et j’augmente régulièrement mes prix. Chaque jour, c’est une joie d’avoir le nez dans des souches ou au-dessus des cuves et de partager le fruit de notre travail. »

 

Des réseaux précieux

Les femmes que nous avons interrogées font partie d’une des dix associations régionales, membre de l’association nationale des Femmes de Vin. Toutes louent l’entraide, la solidarité ou les échanges fructueux que leur apportent ces associations. « Cela nous donne envie de traverser les difficultés car on n’est pas seule », résume Emmanuelle Schoch, du Mas Seren, adhérente des Vinifilles en Languedoc-Roussillon. Un exemple parmi des centaines : lorsque Clotilde Davenne, installée dans le Chablisien et adhérente de Femmes et Vins de Bourgogne, subi la grêle en 2016, Céline Robergeot-Cienki, membre de la même association mais installée dans le Mâconnais, lui propose de lui vendre 120 hl de ses vins. Clotilde a ainsi créé une gamme éphémère de vin du Mâconnais et Céline, nouvellement installée depuis 2013, a trouvé un débouché. Par la suite, Céline a participé au stand de l’association aux salons ProWein et Wine Paris. « Alors que j’avais zéro contact, les vigneronnes qui recevaient leurs clients me les présentaient pour qu’ils puissent compléter leur gamme », explique-t-elle, exprimant toute sa gratitude envers Femmes et Vins de Bourgogne.

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