hangeant à grande vitesse la physionomie des vignobles cet hiver, l’aide à l’arrachage définitif doit désormais renflouer les comptes de ses bénéficiaires avec l’ouverture ce jour de la téléprocédure de paiement dédiée, qui concernera 5 433 demandes pour 27 500 hectares de vignes à arracher (dont 1 337 demandes concernant un arrêt définitif d’activité, comptant pour 8 700 ha). « Les exploitants viticoles ayant demandé l'aide à la réduction définitive du potentiel entre le 15 octobre et le 13 novembre 2024, et ayant procédé à l'arrachage puis déclaré celui-ci au casier viticole informatisé (CVI), peuvent effectuer en ligne leur demande de paiement à compter de ce lundi 3 mars 2025 (midi) et jusqu'au mardi 3 juin 2025 (midi) » annonce un communiqué de FranceAgriMer.
L’établissement public précise que la demande de paiement de 4 000 €/ha est réservée aux demandeurs ayant reçu la notification d'octroi de l'aide, ayant arraché l’intégralité des surfaces concernées et l’ayant déclaré sur le logiciel en ligne Parcel (« avec le code spécifique "arrachage Ukraine 2024 2025" »). L’établissement public rappelle que cette aide française à l’arrachage est « exceptionnelle pour la réduction de potentiel de production* ; afin de répondre aux difficultés économiques des structures viticoles affectées par les conséquences de l'agression de la Russie contre l'Ukraine ».
Représentant 110 millions €, les fonds alloués à l’arrachage définitif laissent un reliquat par rapport aux sommes fléchées par le ministère de l’Agriculture. Ce jeudi 27 février, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, annonce ainsi débloquer 10 millions € pour aider les jeunes viticulteurs en difficulté, à partir du solde des fonds non-utilisés pour financer l’arrachage définitif. Soit la différence entre les 110 millions € mobilisés par les 27 400 ha arrachés en 2025 et les 120 millions € autorisés par l’Europe selon la notification de la France en 2024. Mais les représentants du vignoble ne font pas le même calcul, prenant pour base les 150 millions € promis le 31 janvier 2024 par le précédent ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Ce sont pour eux 40 millions € qui doivent revenir à la filière vin, pas 10. De quoi alimenter de nouveaux guichets de soutien à la viticulture par FranceAgriMer.
* : FranceAgriMer précise également que « l'octroi de cette aide entraîne : l’impossibilité d’obtenir des autorisations de replantation correspondantes aux surfaces en vignes arrachées, l’abandon des autorisations de plantations nouvelles non utilisées détenues en portefeuille et arrivant à échéance en 2024 ou 2025, l’impossibilité d’obtenir des autorisations de plantations nouvelles pour les six prochaines campagnes viticoles à compter de 2024/2025 ».