ini les rivalités. Tous les coopérateurs de Labastide de Lévis et de Vinovalie sont désormais réunis. « Les deux caves ne font plus qu'une, annonce Pierre Arnaud, directeur de Labastide. Tous les adhérents sont désormais adhérents de Vinovalie. » Cette fusion a été validée lors de deux assemblées générales. Une à la cave Labastide-de-Lévis (69 adhérents, 11 millions de chiffres d'affaires, 650 ha dans le Tarn), ce jeudi 27 février. Et une autre à Vinovalie (354 adhérents, 45 millions d'euros de chiffre d'affaires, 3 650 ha dans le Tarn, le Lot et Tarn-et-Garonne et la Haute-Garonne), ce vendredi 28 févier.
Désormais, un chantier s'ouvre. « Nous nous sommes donnés 18 mois pour tout structurer », prévient Jacques Tranier, le directeur de Vinovalie, cave présidée par Jean-Luc Constans. Dans le contexte économique difficile que connaît la viticulture - baisse de la consommation, commerce international perturbé mais aussi aléas climatiques incessants dans le Sud-Ouest depuis 2021 - ce rapprochement va permettre de rationaliser les coûts des deux caves. « Il n'y a plus la place pour des dépenses inutiles », insiste Jacques Tranier. « Le principe même de la coopération, c'est de coopérer. Voir des coopératives coopérer sur un même territoire c'est le minimum qu'on puisse attendre », renchérit le directeur de Vinovalie. « Cela va permettre de mutualiser les outils dans lesquels les vignerons ont investi et de partager collectivement les problèmes que rencontre la filière, fait remarquer Pierre Arnaud. Cette union de la coopération est un moyen aussi d'être plus résilient en attaque, pour aller chercher des clients plus loin. On ne peut y aller seul. Il faut partager cet effort. »
Quelles pistes sont d'ores et déjà sur la table pour réduire les coûts sur la chaîne de valeur des métiers industriels ? « Il y a, dans un premier temps, la spécialisation des sites de vinification », présente Pierre Arnaud. « La cave de Labastide est plutôt structurée blanc, bulles, rosés. Et celle de Rabastens [une cave de vinification de Vinovalie dans le Tarn, NDLR] plutôt orientée sur les vins rouges IGP et AOP », expose Jacques Tranier. « L'objectif de la spécialisation, c'est que ce soit gagnant-gagnant. Les avantages d'un site doivent profiter aux deux maisons. » Deuxième piste, concernant la partie industrielle : la réunification des sites de conditionnement. Une réflexion similaire sera menée pour les fonctions supports. Les services administratifs et financiers, la maintenance informatique ou encore les services qualité seront rassemblés. De plus, à l'issue de ce chantier, plus précisément pour la récolte 2026, les grilles de rémunération du raisin seront les mêmes pour tous les coopérateurs.
Cependant, le commerce et le marketing de chaque marque continueront d'être gérés séparément au niveau national. « La Maison Labastide, devenue une SAS, va garder son fonds de commerce, explique Pierre Arnaud. En effet, nous avons des environnements de marques différents. Vinovalie a une culture d'entreprise sur des marques décalées qui ont fait leur succès comme le Rosé Piscine. Nous, on a une image plus patrimoniale sur le Tarn, Gaillac et l'effervescent. Parfois, nous n'avons pas les mêmes clients. » Mais, à l'export, « on réunit les deux portefeuilles, précise Jacques Tranier. La structure commerciale Vinovalie se chargera du développement des deux marques. »
Après la création de Vinovalie en 2007, qui a réuni quatre caves avant de les voir fusionner en 2013, cette nouvelle intégration est appréhendée avec « plus de sérénité que ce qu'on a connu à une certaine époque », observe Jacques Tranier qui prépare son successeur, Jean-Noël Barrau, en vue de sa retraite prévue pour août 2026.



