e coût de revient d'une bouteille de vin a explosé en quelques années dans tous les vignobles du Val de Loire, d'après les nouveaux chiffrages réalisés par les Chambres d'agriculture des Pays de la Loire pour actualiser le « Référentiel Économique du Vigneron », disponible pour le Muscadet, l’Anjou Saumur, la Touraine, et Sancerre.
Dans le Muscadet, depuis la dernière édition de 2023, en comptant l'amortissement du matériel, les approvisionnements, la main d'œuvre, passée à 21 eurospar heure, et les charges de structure (amortissement de la plantation, assurance-récolte...), le coût moyen de production de raisins sur un hectare est par exemple passé de 10 485 à 12 093 €, représentant une hause de 15%. En Anjou Saumur, en cinq ans, ce coût a même grimpé de 8 983€ à 11 327€, soit une hausse de 26%.
Dans les deux bassins, le coût de vinification est en revanche relativement stable, autour de 43 euros/hl dans le Muscadet et 45 euros/hl en Anjou Saumur. Dans le Muscadet, après avoir connu une très forte évolution en 2023 (+53%) liée à l'augmentation du prix des matières sèches (bouteilles, bouchons, cartons) et atteint 1,79 euros/col, le coût moyen du conditionnement est redescendu à 1,40 euro, mise en bouteille incluse. En Anjou Saumur, il a en revanche légèrement augmenté depuis 2020 pour passer de 1,3 euro à 1,4 euro par bouteille.
En bout de course, le coût HT moyen avant frais de commercialisation se situe autour de 4,5 euros HT par bouteille dans le Muscadet et de 3 euros en Anjou Saumur.
Tous ces coûts moyens permettent aux vignerons de positionner leur système de production, en rémunérant toutes les heures et en renouvelant le matériel et le foncier. A ce sujet, Guillaume Gastaldi, responsable du pôle viticulture de la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire, insiste sur la nécessité de bien intégrer dans le coût de revient celui des plantations et des charges de mécanisation sous formes d'amortissements, et une marge de sécurité capable de financer la perte totale d'1,5 récolte sur 10 ans. « Au-delà de cette marge de sécurité, la gestion financière d'une entreprise doit aussi intégrer la création de valeur et de disponibilités financières permettant la mise en œuvre des projets de développement, notamment liés à la transition écologique, à l'adaptation au changement climatique mais également à la prospection de nouveaux marchés, à l'innovation, à la création d'image, de positionnement... », commente-t-il.