ne union à tout prix. Sur le sujet de l’ultra-premiumisation comme les autres, « vous n’arriverez pas à nous séparer » lance David Chatillon, le co-président du Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne (CIVC) et président de l’Union des Maisons de Champagne (UMC), aux côtés de Maxime Toubart, le co-président du CIVC et président du Syndicat Général des Vignerons de Champagne (SGV). Réunis ce 11 février lors du salon Wine Paris pour présenter leurs actualités, et leur rapport d’impact intitulé "meilleurs ensembles", les deux représentants de la filière champenoise ont défendu l’union de ses opérateurs face aux dernières baisses commerciales (271 millions de bouteilles expédiées en 2024 pour moins de 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires). Les vins de Champagne constituant le baromètre de l’humeur et du moral dans le monde, les temps actuels ne sont pas propices entre conflits internationaux, tensions politiques et inflation persistante pointe David Chatillon, notant que l’avenir reste difficile à lire (même s’il avance que les stocks pesant l’an passé sur le marché sont désormais résorbés).
« On pourrait servir la soupe à la grimace » pointe Maxime Toubart, qui défend la volonté de développement et d’optimisme en bonne intelligence entre les familles : « pas de morosité. Nous cultivons nos atouts, qui sont l’unité, l’anticipation, les investissements même en temps de crise. Et si le champagne est exceptionnel, c’est parce que nous sommes exceptionnels. Pas David et moi, l’interprofssion de Champagne. Travailler ensemble dans une société hyper fracturée, c’est exceptionnel. » Ayant exprimé récemment une critique des stratégies commerciales de négociants ayant fortement augmenté leurs prix de vente ces dernières années, et participant au décrochage commercial de 2024, le président du SGV a pu regretter que cela puisse conduire à une baisse des rendements en 2025 qui passe mal dans le vignoble.


« La filière Champagne est unie, elle a toujours une position commune » réglée comme sur du « papier à musique » évacue Maxime Toubart, vantant « les équilibres du partage de la valeur ajoutée » ou « la fixation des rendements » par accord interprofessionnel « pour coller au plus près des ventes ». Le vigneron du Breuil (Marne) précise ce « que j’ai dit et redit : il faut faire beaucoup de travail en amont (organisation de la filière pour la disponibilité et la qualité des raisins) et il faut pouvoir davantage parler de l’aval ». Ce qui ne passe pas par des discussions sur le prix, mais des réflexion sur les nouveaux consommateurs et moments de consommation.
« L’enjeu à court terme » reste de faire « attention sur le prix, on sait l’incidence rapide qu’il a sur le volume » relève cependant Maxime Toubart, évoquant une « part d’amateurs de Champagne [qui] se détournent pour des produits plus accessibles. Nous devons rester un produit de fête à bon prix. » Notant qu’il ne faut pas simplifier en opposant des catégories plus complexes en réalité (« il y a de tous les prix dans toutes les familles »), David Chatillon défend plus globalement le champagne comme « vin d’excellence, mais aussi un luxe accessible ». Malgré les hausses passées, « le champagne reste un grand vin assez accessible » ajoute le président de l’UMC, expliquant ces revalorisations par l’inflation (sur toute la chaîne de valeur), les coûts de production (et les efforts environnementaux*) et la premiumisation (demande croissante sur les cuvées millésimées ou rosées…). Ne voulant pas voir les champagnes cornérisés dans une niche, Maxime Toubart affirme l’« ambition de rester un vin de célébration » qui demeure « exceptionnel dans son expérience et son prix accessible ».