ans le cadre du projet Novana, le Vinopôle Bordeaux-Aquitaine, la Chambre d’agriculture de Dordogne, les Vignerons Bio de Nouvelle Aquitaine, et AgroBioPérigord suivent les vinifications expérimentales des variétés d’intérêt à fin d’adaptation (VIFA) plantées depuis 2018 sur une vingtaine de parcelles de viticulteurs de la Région. Les partenaires ont fait déguster les vins élaborés en 2021, 2022, et 2023 par des jurys de dégustateurs composés de professionnels de la filière viticole et livrent de premiers résultats sur le potentiel Å“nologique des variétés résistantes (floréal, muscaris, sauvignac, souvignier gris, voltis, artaban, merlot khorus, monarch, vidoc…), ou adaptées au changement climatique (alvarinho, touriga nacional, marselan, arinarnoa, castests…).
Les dégustateurs ont commencé par évaluer la proximité sensorielle de ces nouvelles variétés avec le sauvignon, le sémillon, la muscadelle, le merlot, le cabernet sauvignon, et le cabernet franc. Selon eux, quelle que soit la couleur, aucune ne s’est rapprochée des cépages bordelais traditionnels. Pour les jurys, l’ajout de variétés résistantes ou de cépages climatiques à hauteur de 10% dans un vin composé soit de sauvignon soit de merlot n’a par ailleurs peu ou pas d’impact sur le profil sensoriel des vins. Quand la proportion grimpe à 20% de l’assemblage, les profils ne sont que peu modifiés. « Des différences significatives ne sont observées que pour le muscaris en blanc, ceci pouvant être expliqué notamment par arômes muscatés fortement marqués pour cette variété, ainsi que pour l’arinarnoa et le monarch en rouge », précisent les partenaires de Novana.
Les jurys ont également eu la tâche de définir les grandes caractéristiques organoleptiques des vins, au niveau visuel, olfactif et gustatif, résumées ici. Ils assurent que les VIFA permettent d’obtenir une très large palette aromatique, et de corriger en assemblage des manques de structure, de couleur, ou d’acidité. Certaines variétés peuvent vraiment faire office de vins « médecins » sur des profils déficients. « Ainsi au-delà d’être une réelle avancée en termes de réduction significative des traitements phytosanitaires et/ou d’adaptation au changement, ces nouvelles variétés sont également autant d’outils sensoriels pour élaborer des profils de vins nouveaux et variés qui pourront satisfaire les diverses attentes des consommateurs », concluent les partenaires. Reste à les faire inscrire aux différents cahiers des charges régionaux.