riorité à la stabilité. Avec une fréquentation avoisinant les 9500 visiteurs (9600 en 2024), l’organisation de Millésime Bio valide l’objectif « d’une édition qui misait avant tout sur la stabilité du visitorat dans une période difficile pour la filière viticole », tranche la présidente de Millésime Bio Jeanne Fabre. Côté exposants, une sensation de mieux semble globalement se dégager dans l’appréciation des vignerons, nonobstant une impression d’ouverture internationale plus limitée qu’auparavant. « Un de mes importateurs américains m’a indiqué privilégier l’enchaînement Levée de la Loire-Wine Paris dans ses déplacements plutôt que venir jusqu’à Montpellier spécifiquement pour le salon », explique la vigneronne luberonnaise du château La Canorgue Nathalie Margan.
Son homologue provençal du domaine Pinchinat Alain de Welle, qui participe à sa 31ème édition, confirme ce ressenti d’un salon où il trouve moins de prospects étrangers. Il apprécie cependant, comme beaucoup d’autres, ce rendez-vous annuel qui lui permet de « retrouver en un lieu unique la plupart des clients avec lesquels on travaille ». De son côté Anaïs Ricome, vigneronne du domaine la Croix Gratiot, a pourtant pu voir défiler spontanément des prospects étrangers d’horizons variés, précisant que « l’effet Picpoul de Pinet est indéniable, cette appellation intéresse les importateurs dont le nombre de producteurs est limité ».
Jeanne Fabre confirme néanmoins la stabilité de ce visitorat étranger, 18% des entrants. Très occupés, à l’image de l’allemand Felix Riegel, ceux-ci privilégient en effet les rencontres avec leurs fournisseurs habituels, ainsi que la découverte de potentielles cuvées concentrées sur l’espace de dégustation dédié. Pour des primo-participants comme Alexis Cuzenard, responsable commercial du château de Poncie, dans le Beaujolais, « la prise de contact en amont via la plateforme n’a pas vraiment fonctionné », ce que confirme Paola Lanzarotto qui a repris il y a quelques mois le domaine provençal de Cala. « Nous n’avons pas pu avoir de contacts confirmés via la plateforme, et très peu de prospects spontanés s’arrêtent sur le stand », regrette-t-elle. Très orientée vers l’export, elle n’est pas certaine de revenir sur le salon l’an prochain alors qu’Alexis Cuzenard veut « capitaliser sur les contacts français établis cette année ».
Alors qu’une enquête menée par SudVinBio avait révélé en décembre l’optimisme des participants au salon pour l’avenir de la filière bio, la présidente du salon félicite également « le succès du coin Biodyvin », garni de producteurs très réputés tels Zind-Humbrecht, et « le maintien de l’unité de la filière bio ». Pour l’avenir, l’organisation de Millésime Bio ne veut se poser aucune contrainte et va organiser au printemps un séminaire « ouvert à la créativité pour envisager toutes les pistes permettant de faire durer le salon dans le temps », pose Jeanne Fabre.
Enfin, la collaboration entamée l’an dernier avec Oc’Consigne pour le réemploi poursuit sa croissance avec environ 600 bouteilles récoltées pour le réemploi lors de cette édition contre 100 l’an dernier (pour 15 à 20 000 bouteilles vidées sur le salon). « 5% des exposants français sont engagés dans le réemploi, c’est deux fois plus qu’en 2024 », note la responsable communication d’Oc’Consigne Sophie Graziani-Roth.