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La filière vin ne se fait pas une bonne raison de la déconsommation de vin
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Divergences
La filière vin ne se fait pas une bonne raison de la déconsommation de vin

C’est un dialogue de sourd qu’interrompt l’étude de la coopérative Berticot : les non-consommateurs de vin déclarent ne pas boire d’alcool ou ne pas aimer le goût du vin, quand les viticulteurs pensent à la concurrence de la bière et à la santé.
Par Alexandre Abellan Le 30 janvier 2025
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La filière vin ne se fait pas une bonne raison de la déconsommation de vin
Si « près d’un Français sur 5 déclare aujourd’hui ne pas boire de vin principalement par volonté de ne pas boire d’alcool » relève l’étude OpinionWay pour Berticot.sociés, « du côté des viticulteurs, plus des deux tiers interprètent cette abstention comme un penchant pour d'autres types de boissons, qu'elles contiennent de l'alcool ou non ». - crédit photo : Adobe Stock (Pixel-Shot)
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a filière vin chanterait-elle du Michel Jonasz : « dites-moi même qu'elle est partie pour un autre que moi, mais pas à cause de moi » ? Originale, l’enquête en ligne du sondeur OpinionWay permet de croiser les perceptions sur le vin de 1 010 Français (de 18 ans et plus représentatifs de la population, avec une marge d’erreur de 1,4 à 3,1 points) et de 200 viticulteurs de Bordeaux (3 à 7 points de marge d’erreur) afin d’alimenter la stratégie de la cave coopérative Berticot (100 adhérents pour 1 200 hectares de vignes en AOP Côtes de Duras et IGP Atlantique, à Duras dans le Lot-et-Garonne). Concernant la consommation de vin, le sondage confirme qu’elle est plus fréquente chez les classes aisées (66 % pour les CSP+) et âgées (69 % pour les plus de 65 ans) qu’auprès des jeunes (44 % des 18-24 ans). Concernant les feins à la consommation des vins, l’enquête cartographie le fossé entre ce que la filière s’imagine être les causes de la non-consommation et ce qui motive ces 18 % de Français abstinents.

« Si la principale raison pour laquelle les individus ne consomment pas de vin est souvent liée à un choix général de ne pas boire d'alcool, cela peut aussi résulter de préférences gustatives » esquisse l’étude, qui relève comme explication à cette non-consommation de in : 56 % ne boivent pas d’alcool, 31 % n’aiment pas le goût du vin, 18 % préfèrent des boissons non-alcoolisées… Rien à voir avec ce que les professionnels du vin imaginent. « De leur côté, les viticulteurs estiment que la non-consommation de vin s’explique surtout par la préférence pour d'autres boissons », avec 69 % qui imaginent un attrait pour les bières et spiritueux de la part des non-consommateurs de vin : faux, ils sont 3 % des consommateurs sondés à indiquer une préférences pour d’autres alcools. 38 % des viticulteurs avancent une préférence des non-consommateurs pour d’autres boissons non-alcoolisées (18 % des sondés en réalité).

Points de divergence

Pour 42 % des viticulteurs, la consommation s’explique aussi par « des préoccupations liées à la santé » : seuls 13 % des non-consommateurs sondés l’indiquent. Alors que ce sont de loin les premiers arguments des abstinents, seuls 35 % des viticulteurs sondés avancent que les non-consommateurs ne boivent pas d’alcool et 29 % qu’ils n’aiment pas le goût du vin. Autant, 29 %, estiment que les non-consommateurs s’abstiennent par manque de connaissance, alors qu’ils sont 0 % de non-consommateurs à le déclarer. 23 % des viticulteurs imaginent qu’un prix trop élevé pousse à ne pas consommer (2 % des sondés), 21 % des producteurs expliquent la non-consommation par des raisons religieuses et culturelles (7 % des non-consommateurs l’évoquent)…

Séduire les non-consommateurs s’annonce particulièrement difficile au vu de leurs raisons de ne pas acheter de vin. Mais les attentes des consommateurs de vin ouvrent des pistes. « Pour près d’un consommateur de vin sur deux (48 %), des prix plus abordables constitueraient un facteur clé pour encourager une consommation accrue, et pour un quart d'entre eux, c’est même le premier critère incitatif » indique l’étude, pointant que les amateurs de vins peuvent être inciter à l’achat à 26 % par des nouveautés (cépages ou régions), à 25 % pour des pratiques plus respectueuses de l’environnement, à 22 % par plus de transparence sur les méthodes de production, à 22 % par des propositions avec moins d’alcool ou sans alcool…

 

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Tous les commentaires (2)
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Sens_Critique Le 31 janvier 2025 à 15:04:22
On mélange les genres allègrement dans cet article. #1, pour qu'une statistique soit lisible convenablement, il faut un échantillon minimum de 1200 personnes. Or ici, nous avons 1010 dans un coin et 200 dans l'autre. #2 : que des viticulteurs de Bordeaux. Pourtant il aurait était intéressant d'avoir 300 de Bordeaux, 300 de Bourgogne, 300 de Loire, 300 du Sud Ouest. Au moins les principales regions aurait pu être couverte. La Champagne et la Provence ne comptant pas énormement sur les vins vendus un peu partout (saisonnier et/ou occasionnel). #3 : On cite que la consommation est PLUS fréquente chez les CSP plus et les plus de 65 ans. Mais quelle est la tranche d'age des CSP+ ?? Ici on mélange l'argument entre les tranches d'âges et les CSP. C'est comme dire que je préfère le rouge de Bourgogne au rouge de Bordeaux !! #4 : Faire le raccourci que le choix de ne pas boire d'alcool est lié au goût, c'est un peu pousser loin la chose. Le choix de ne pas boire d'alcool peut simplement être lié à un choix simple : plus d'alcool. A savoir que l'alcool peut etre sous les classes suivantes : cidre, bière, vin, spiritueux, liqueur, etc?. Ici il y a amalgame et surtout un bien de confirmation. Maintenant, il y a un fait très clair dans cet article : l'aveuglement de la filière sur la réalité du marché. Les consommateurs d'alcool (quelque soit la catégorie) ont de plus en plus de choix à leur disposition. Pourquoi ne pas en profiter ? Maintenant, il y a aussi et surement des consommateurs qui en ont marre de boire des vins à 20? trop tannique, asséchant, etc?. Peut etre, que ces consommateurs aimerait des choses plus simple, plus gouleyante, etc?. Le vin à papa c'est fini, c'est pour les CSP+, les plus de 65 ans et les collectionneurs/investisseurs. Il se peut grandement que la nouvelle génération n'est plus envie de boire et manger ce que papa et maman, grand-papa et grand maman mangez et buvez. La filière doit se réveiller, se sortir de la cave et prendre le soleil et respirer l'air frais. Les raisons sur la culture et la religion ont toujours exitaient, donc rien de nouveau sous le soleil. Ce qui est nouveau, c'est que le marché des boissons est en pleine mutation, ceci de manière globale. Les influences anglo-saxonnes apportent de nouvelles saveurs, idées. Les hard seltzers vont bientôt arrivés en force, le renouveau du cidre va aussi pointé son nez. Le kombucha pénètre de plus en plus le marché, et puis il y a les vins sans alcools. Les RTD sont déjà légion. Bref, des choix, que des choix. Multiples, comme les consommateurs. Le défi est de se réinventer en profondeur et arrêter de se plaindre et de pointer le doigt la doctrine du bien être. Car celle dernière risque de rester un long moment. Du coup, pourquoi la France reste le premier consommateur de whisky au monde ? Question de santé ?? Pourquoi la France est le 1er marché du fast-food en Europe avec une progression de plus de 20% ? (Du coup le bon goût prend du plomb dans l'aile, mais la diversité et les nouveau goût gagne du terrain). Là aussi : question de santé ? Nah!!! Bref, le débat est loin d'être fini.
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Hope Le 30 janvier 2025 à 15:07:52
ENFIN un article qui aborde LES vraies questions. Le monde du vin traverse une crise sans précédent, mais il serait dangereux de la réduire à une énième fluctuation conjoncturelle. Ce que nous vivons aujourd'hui n'est pas un simple ralentissement du marché, mais une véritable rupture des habitudes de consommation. Les attentes des clients évoluent, leur mode de vie se transforme, et avec lui, leur rapport au vin. Il suffit d'observer les bouleversements déjà à l'œuvre dans la restauration et l'hôtellerie pour comprendre l'ampleur du changement. Face à cela, il est trop facile ? et contre-productif ? d'invoquer la concurrence d'autres alcools, la « submersion » (difficile de résister) par des vins étrangers à bas prix ou encore un supposé hygiénisme ambiant. Ces explications ne sont que des paravents masquant une réalité plus profonde : la filière viticole doit se réinventer. Plutôt que de subir, elle doit adopter une posture conquérante. Il est impératif de repenser l'offre en tenant compte des goûts actuels des consommateurs, de moderniser la manière de promouvoir le vin et d'adapter les rapports qualité/prix aux attentes spécifiques de chaque segment de clientèle. L'innovation doit être au cœur de cette transformation, qu'il s'agisse de nouveaux produits, de nouvelles expériences de dégustation ou de canaux de distribution en phase avec les usages contemporains. Ce défi est immense, mais il est aussi une formidable opportunité. À condition d'agir vite et avec lucidité, la filière peut non seulement rebondir, mais aussi redéfinir son avenir. Car si elle persiste à regarder ailleurs, elle risque de se retrouver classée parmi les espèces en voie de disparition.
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