e lundi 7 octobre, une assistance nourrie était venue prendre quelques recettes face à la baisse de la consommation, dans les locaux feutrés de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux (Gironde). Cécile Terrien, la responsable communication de Vin et Société, a planté le décor. Les chiffres sont sans appel : la consommation de vin par an et par habitant en 1960 était de 127 litres contre 40 l aujourd’hui, soit moins 70 %. « La tendance baissière est structurelle. Le marché français est en déclin régulier » indique-t-elle. Les raisons ? Vin et Société a identifié sept « moteurs » de la déconsommation : à commencer par l’urbanisation et les transformations économiques de la société, la mutation des familles, mais aussi la féminisation de la société. Autre facteur : le rapport au temps qui a changé, ou encore la sensibilité croissante à la santé et au bien être et enfin les nouveaux rapports à la nature et à la naturalité. Et que dire d’une récente étude qui montre que chez les hommes de 18 à 35 ans, ces derniers sentent une pression culturelle qui leur « demande » d’aimer le vin rouge. Une sorte de masculinité. Une pression qui les conduit à se détourner du vin. Cécile Terrien veut relativiser : « malgré tout, le vin reste la boisson "totem" des Français. Le vin c’est local et c’est français ».
La bouffée d’espoir est venue avec le témoignage d’Augustin Baconnet, 24 ans, fondateur de l’application mobile "Bakila" qui permet en un clic de découvrir des savoirs faire notamment dans le vin, près de chez soi. « La cible 18-35 ans préfère consommer moins mais mieux mais surtout elle veut vivre une expérience, découvrir réserver partager. Le tout au travers d’un support mobile. Il faut être sur un réseau social » prévient-il. Pour cela il préconise la règle des 3C pour susciter du désir : Communication avec une vidéo format vertical ; Créativité avec une scenographie 100 % locale et faite maison ; et Compétence avec une implication authentique des salariés.


Stanislas Cattiau, directeur général des Cordeliers à Saint Emilion, a rappelé la stratégie oenotouristique mise en place dans ses locaux : paniers pique-nique, balade en tuk tuk électriques. 700 000 Å“notouristes visitent les 3 kilomètres de galeries souterraines dans lesquelles sont élaborés selon la méthode traditionnelle des vins effervescents depuis 1892. Pour proposer une "expérience", Stanislas Cattiau , DJ à ses heures, a lancé en 2021, de mi-mai à fin août des soirées-concerts DJ conviviales et décontractées en musique au Cloître des Cordeliers, tous les vendredis et samedis soir. De son côté Elodie Rolland du château le Grand Verdus a mis l’accent sur la ginguette qui a lancée en 2021. Histoire de séduite une clientèle locale. De juillet à septembre, tous les vendredis soir, on y vient pour découvrir la gamme des 17 vins du château et profiter de 15 % de réduction à partir de six bouteilles achetées. Jonathan Turban, longue expérience en Nouvelle Zélande, PDG de Bordeaux Wine Trails, une agence réceptive qui propose des Wine tours en petits groupes et privés accompagnés de guides locaux, n’a pas maché ses mots : « Le vin c’est une histoire que l’on raconte, un savoir-faire que l’on transmet. C’est un produit simple. Ici on se prend trop au sérieux ».
Peu de chiffres ont été donnés par les différents témoins sur les investissements, l’équation économique de ces animations. Des recettes au goût d’inachevé.