’est une chute sans fin pour le vin. En 2023, sa consommation française a baissé de 4,2 % par rapport à 2022 chiffre l’Observatoire Français des Drogues et des Tendances Addictives (OFDT), pointant que la consommation totale de boissons alcoolisées a chuté de 3,8 % (à 6 millions d’hectolitres d’alcool pur, soit 10,35 litres AP par habitant de plus de 15 ans). Si le vin reste le premier alcool consommé en France (52,4 % des volumes d’alcool pur), il est le plus fragilisé par la déconsommation (-2,6 % pour les bières et -3,9 % pour les spiritueux). Comme le résume l’OFDT, « la structure des ventes montre un report vers les bières, dont les ventes sont en hausse continue depuis 2018 et dépassent désormais un quart des volumes d’alcool mis en vente » (25,1 %, contre 21,2 % pour les spiritueux). S’inscrivant dans le temps, cette tendance est exacerbée par l’inflation note l’étude, relevant que la mesure « des variations de prix dans le seul secteur des boissons alcooliques augmente de 7,5 % » (+0,2 % pour les bières, +2,3 % pour les vins et +5,8 % pour les spiritueux), sachant que « l’inflation semble avoir été plus forte pour ce secteur que pour les autres biens de consommation courante ».
Dans son Enquête sur les représentations, opinions et perceptions sur les psychotropes (EROPP, se basant sur les données Santé Publique France), l’OFDT rapporte que 82,5 % des adultes ont consommé au moins une boisson alcoolisée en 2023, que 37 % déclarent un usage hebdomadaire et que la consommation quotidienne tombe à 7 %. Cette dernière fréquence de consommation enregistrant la plus forte chute dans la population sondée (-13 %, contre -5 % pour cette hebdomadaire et -3 % pour celle annuelle). Plus précisément, « des gradients sont observables au regard des niveaux d’expérimentation, d’usage hebdomadaire et quotidien, qui sont plus élevés au fur et à mesure de l’avancée en âge » qui « traduisent le passage amorcé dans les années 2000 d’un mode de consommation dit "méditerranéen" (avec des usages quotidiens, essentiellement de vin, lors des repas et dans des quantités n’excédant pas quelques verres) à un mode dit "nordique" (usages moins fréquents, mais avec des quantités plus importantes et dans des contextes festifs), qui serait plus répandu chez les jeunes ».