menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Oenologie / Le vin blanc voit la vie en rose dans le Beaujolais
Le vin blanc voit la vie en rose dans le Beaujolais
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

"Juste le blanc"
Le vin blanc voit la vie en rose dans le Beaujolais

Le marché tend les bras au vin blanc, encore très minoritaire dans la production du vignoble beaujolais. Un évènement organisé par la Sicarex beaujolais et l’IFV autour de ses enjeux techniques et commerciaux a fait salle comble.
Par Bérengère Lafeuille Le 30 janvier 2025
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Le vin blanc voit la vie en rose dans le Beaujolais
Optimiste, le vigneron Jean-Paul Brun reconnaît qu''il y a du travail car pour les négociants, le blanc c’est mâconnais, le rouge c’est beaujolais : à nous de changer la donne !' - crédit photo : Bérengère Lafeuille
E

n dix ans, la production de blanc a triplé en AOC Beaujolais Villages et plus que doublé en Beaujolais, et pourtant : cette couleur ne représente encore que 4 % de la production totale du vignoble, soit autour de 24 000 hl en 2023. L’interprofession du beaujolais espère tripler ce volume d’ici cinq à dix ans. Mais pas question de faire n’importe quoi, ni techniquement, ni commercialement. Pour Sébastien Kargul, vice-président de l’Inter Beaujolais, « il y a deux enjeux principaux : l’identité que l’on donnera à nos blancs notamment par rapport à nos voisins du Nord, et leur qualité technique. Lorsqu’on manque de précision sur un vin rouge, on évoque parfois la patte du vigneron ou la marque du terroir… Mais un chardonnay ne tolère pas l’imprécision. »

Pour encourager les vignerons à faire plus de blanc et à le faire bien, la Sicarex Beaujolais et l’IFV organisaient une soirée technique « Juste le blanc » au château de Corcelles, à Villié-Morgon (69), le 21 janvier. L’affluence était révélatrice de l’intérêt des vignerons pour ce sujet, abordé sous toutes les coutures par une succession d’experts - du matériel végétal au choix du bouchon, en passant par le marché.

Pas de version cheap

Ce dernier semble porteur, dans un contexte général de déconsommation de vin rouge. « La demande mondiale de vin blanc a augmenté de 10 % depuis les années 2000, et le beaujolais exporte peu de blanc : il y a donc un terrain d’opportunité à l’export, analyse Anaëlle Joret, responsable de l’observatoire économique d’Inter Beaujolais. En France aussi, la consommation a muté et le blanc est apprécié par toutes les générations, même si les millénials concentrent beaucoup d’opportunités. Le beaujolais blanc a la chance de reposer sur un cépage connu, qui rayonne au-delà de notre territoire. C’est un vin qui se prête à une consommation décomplexée. Mais il ne faut pas en faire la version "cheap" de chardonnay plus prestigieux ! »

Une autre erreur contre laquelle met en garde Nadine Gublin, œnologue-conseil en Bourgogne, serait de vouloir faire un vin de cépage. « On serait rattrapés tôt ou tard sur les marchés, par d’autres régions du monde capables de faire du chardonnay moins cher ou avec des artifices que nous n’avons pas. Alors ne mettez pas du chardonnay n’importe où ! Vous êtes dans une région de terroirs, faites-le s’exprimer dans les vins. » Elle recommande d’ailleurs d’éviter les sols profonds qui donneraient « beaucoup de lourdeur et peu de complexité ».

Une autoroute pour vendre du blanc

C’est ce que fait Jean-Paul Brun depuis plus de quarante ans dans le beaujolais des Pierres dorées, animé par des motivations commerciales  et agronomiques. « Le blanc permet de proposer une gamme plus complète aux clients, explique le vigneron. Et le chardonnay est légitime sur nos sols calcaires en coteaux, peu profonds. » Il produit un blanc élevé onze mois en fût, mais celui qu’il élève en cuve lui semble le plus représentatif du beaujolais, car « plus proche du terroir et plus accessible en prix [12 € vs 18 € prix particulier] ». Il est confiant : « Nous avons une autoroute pour vendre du blanc car le beaujolais est connu partout et nous sommes moins cher que le bourgogne. Mais il y a du travail car pour les négociants, le blanc c’est mâconnais, le rouge c’est beaujolais : à nous de changer la donne ! »

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Soyez le premier à commenter
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous

Pas encore de commentaire à cet article.
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Oenologie
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé