itisphere lu par le caviste rhodanien Cyril Coniglio, meilleur caviste de France en 2018 et président de la Fédération des Cavistes Indépendants depuis 2022. A l’occasion des 25 ans du site Vitisphere, il choisit de revenir sur l’article "71 240 € d’amende pour un Petrus de travers" paru le 2 novembre 2024 au sujet d’un collectionneur rattrapé par le fisc pour avoir revendu 60 bouteilles de Pomerol pour 72 780 euros de bénéfice : une "activité occulte de négociant en vin" pour l’administration et la juridiction (avec un redressement de 71 240 €). « On y lit qu'un particulier joue au professionnel. Lui s'est fait attraper. Combien passent sous les radars ? » pose Cyril Coniglio, qui face aux grandes cuvées spéculatives se demande si « ces domaines, dont les vins se retrouvent sur ce marché, vendent-ils assez chers aux particuliers ? La réponse serait non puisqu'ils arrivent à gratter de la marge à la revente. Ces domaines, ont-ils véritablement un tarif professionnel pour les cavistes ? Il ne suffit pas d'enlever la TVA pour obtenir un tarif professionnel ! »
Le débat doit être ouvert pour Cyril Coniglio, qui estime que « ce marché, connu mais souvent omis, est une concurrence déloyale pour les cavistes. Eux, n'ont pas les mêmes charges ni de TVA à reverser. Les domaines devraient avoir une vraie politique tarifaire : tarif caviste, tarif restaurant (qui permet une marge au caviste qui revend au restaurant), tarif particulier (au minimum 2 fois le prix caviste). » En l’état, les grands crus et autres grandes étiquettes cotées ne brillent pas par leur confiance dans les cavistes et restaurateurs note Cyril Coniglio, relevant le déploiement des puces NFC sur leurs bouteilles, ce qu’il ne critique pas.


Le président des cavistes indépendants y voyant « une bonne chose. Encore faut-il la scanner. Le revendeur qui n'a rien à se reprocher acceptera toutes les avancées technologiques permettant la traçabilité du "voyage" de la bouteille et peut-être stopper ce marché. » Cyril Coniglio évoque un autre engagement pour témoigner de l’intégrité du secteur traditionnel : « signer ou tamponner l'étiquette. Pour ma part je colle un autocollant (de la cave) qui peut endommager l'étiquette en cas de retrait. » Car au final, « les bouteilles sont créées pour être bues » et pas revendues avec plus-value jusqu’à plus soif.