adeau de Noël empoisonné, entre délai de grâce et maintien sous pression. Ce 25 décembre, le Ministère du Commerce de la République populaire de Chine (MOFCOM) annonce prolonger de six mois l'enquête antidumping sur les exportations européennes d’eaux-de-vie de vin (ou brandy). Lancée le 5 janvier 2024 en rétorsion au conflit entre Pékin et Bruxelles sur la taxation des voitures électriques, cette enquête peut désormais se poursuivre jusqu’au 5 avril 2025 alors qu’elle a donné lieu à de premières mesures de rétorsion, avec l’obligation de cautionnement des 30,6 à 39 % de la valeur des brandies importés d’octobre à novembre 2024 (mesure coercitive transformée en lettre de garantie).
« Nous prenons note de cette annonce du MOFCOM » indique à Vitipshere le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC), précisant que « nous allons poursuivre notre coopération à l’enquête visant à démontrer l’absence de tout dumping. Cette période doit être pleinement consacrée à la recherche d’une solution politique, qui seule peut régler le problème politique ayant entraîné cette procédure visant le Cognac et l’Armagnac, deux produits français. »


Pour résoudre ce dossier épineux, « on continuera d'avancer » annonce le président de la République, Emmanuel Macron, ce lundi 6 janvier lors de la Conférence des ambassadrices et ambassadeurs à l’Élysée. Appelant l’Union Européenne à « repenser le commerce » au niveau international sans craindre les rapports de force (« je défends totalement ce que la Commission a fait sur les véhicules électriques [chinois]. Ça a été un signal très fort. »), le président annonce aux diplomates que « nous, nous continuerons d'être aux côtés de nos producteurs qui ont subi les mesures de rétorsion, que nos producteurs de cognac et d'armagnac sachent la mobilisation de l'ensemble du gouvernement de la France ». Soulignant le rôle diplomatique de l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, Emmanuel Macron annonce que « le premier ministre aura l'occasion de se rendre en Chine pour obtenir l'avancée sur ce sujet ».
Le président français confirme le projet acté avec son homologue chinois, Xi Jinping, lors du sommet du G20 le 19 novembre 2024 à Rio. Si le premier ministre a changé depuis, Michel Barnier cédant Matignon à François Bayrou, la nécessité d’une issue diplomatique ce premier trimestre 2025 reste à l’ordre du jour.


« L’impulsion donnée en novembre par le président de la République se confirme aujourd’hui avec l’annonce d’un déplacement prochain du Premier ministre, François Bayrou, en Chine pour poursuivre les négociations bilatérales visant la suppression rapide des droits imposés. Nous en attendons des résultats concrets » indique à Vitisphere le BNIC.