itisphere lu par… Françoise Ollier ! A la tête du domaine Ollier-Taillefer (appellation Faugères), la vigneronne et présidente de l’association Vinifilles a gardé en mémoire le coup de sang né de l’article Des taxes sur les vins et leurs publicités votées par les députés. Datant du 25 octobre dernier, cette actualité retrace les amendements adoptés pour taxer les vins et leurs publicités par la commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale dans le cadre du projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale pour 2025 (PLFSS). Les députés affirmant leur souhait d’une « politique de démarketing ».
« Ce qui m’agace le plus ce sont les attaques qui concernent le vin en général. Cet hygiénisme lattent m’horripile » réagit, avec une virulence intacte, Françoise Ollier, pour qui le paradoxe est incompréhensible : « nous sommes le pays du bien-manger, du bien-boire, de la gastronomie... Et nous sommes aussi le pays qui soutient le moins ses vignerons. On laisse Coca-Vola et McDo engraisser nos enfants, et on tue la viticulture à petit feu depuis maintenant 30 ans. »


Au-delà du paradoxe culturel, il y a pour elle un décalage entre la vision hygiéniste du vin et sa consommation majoritairement modérée : « tout a été fait par les vignerons et des organismes tels Vin & Société pour prôner la modération et la consommation intelligente, mais non ! Régulièrement une nouvelle campagne de prévention contre l’alcoolisme voit le jour, et la première chose qui est montrée, c’est le verre de vin. »
Alors que les résultats de cette approche de dénormalisation sont discutables pour la présidente des Vinifilles : « lorsque nous recevons des clients dans nos caveaux de vente, je propose régulièrement aux adolescents de sentir les aromes du vin dans le verre de leurs parents. Les étrangers le font systématiquement. Les Français rarement, alors que l’initiation à la dégustation tôt évite bien des déboires aux futurs jeunes adultes... Le binge-drinking n’existait pas avant la loi Evin en France, c’est quand même un comble... »