Les drones offrent de nombreux avantages pour l’agriculture, notamment dans les zones difficiles d’accès ou pour remplacer des modes de pulvérisation plus exposants pour les opérateurs, estime Julien Durand-Réville, responsable santé et agronomie digitale pour l’organisation Phyteis. Par exemple, ils constituent, une alternative aux pulvérisateurs à dos dans les bananeraies ou aux chenillards utilisés dans les vignobles en pente ». Sous réserve de l’acquisition de données complémentaires sur la dérive, sur les expositions des opérateurs et sur les performances agronomiques, les fabricants et vendeurs de produits phytosanitaires militent pour « l’harmonisation des cadres réglementaires au niveau européen ».
Une semaine après les heures de débat ayant conduit à l’absence de vote dans l’hémicycle de la proposition de loi visant à autoriser le recours aux drones pour traiter des vignes en pente, des bananeraies et des vignes-mères de porte-greffes conduites au sol avec des produits à faible risque ou autorisés en agriculture biologique, ils proposent un tour d’horizons des pratiques dans nos pays voisins pour soutenir leur cause.
Ils rappellent que la Suisse, pionnière en la matière, les utilise depuis 2019 dans le cadre d’une procédure spécifique, et que d’autres pays avancent sur le sujet. « En Allemagne, certains Länder permettent l’usage des drones pour protéger les vignes et forêts. De leur côté, la Hongrie et la Bulgarie expérimentent l’application d’insecticides et de fongicides sur l’ensemble des cultures à l’aide de ces appareils, aussi dans le but de légiférer », illustre Phytéis, donnant d’autres exemples d’essais en Italie, en Espagne, ou en Grèce pour inciter la France à ne pas faire de surtransposition de normes.