ans la province du Cap, CNN rapporte que le domaine sudafricain Vergelegen a fait lâcher par drone des guêpes Anagyrus sur ses 130 hectares. L’objectif ? Parasiter les larves de la cochenille farineuse Planococcus ficus, une espèce polyphage s’attaquant aux feuilles de la vigne et transmettant le virus de l’enroulement.
En octobre dernier, 500 pupes de guêpes (entre le stade larvaire et la nymphe) ont été libérées par drone à 30 mètres du sol tous les 20 hectares. « Une fois adultes, les femelles déposent leurs œufs dans les larves des deuxièmes et troisièmes stades des cochenilles et des femelles adultes immatures », explique l’entreprise Fieldbugs, qui a fourni les cartouches de pupes parasites et s’est associée Aerobotics pour développer cette prestation. Les larves issues de ces pontes consomment le ravageur de l'intérieur, muent plusieurs fois, et s'y nymphosent, avant d’en ressortir pour s’accoupler aux mâles et aller pondre dans d’autres cochenilles.
En plus des guêpes, le domaine Vergelegen a fait lâcher des coccinelles, capables de manger 100 à 200 cochenilles par jour. « Aujourd’hui le virus de l’enroulement est présent dans moins de 0,05 % des cépages rouges et dans moins de 0,3 % des cépages blancs plantés en 2022 », se félicite le viticulteur Rudolf Kriel, qui collabore depuis 20 ans avec Gerhard Pietersen, ancien professeur spécialiste de la maladie à l'Université de Pretoria et à l'Université de Stellenbosch, pour préserver la productivité de son vignoble.
Jusqu’à l’année dernier, Rudolf Kriel faisait suspendre des tubes compostables contenant des pupes de guêpes dans ses vignes. D’après Fieldbugs, le lâcher par drone est plus efficace. « Les guêpes prédatrices ne volent pas à plus de 90 mètres par jour, donc la dispersion par drone améliore la probabilité que les guêpes localisent les cochenilles », indique l’entreprise. Les insectes utiles peuvent également être lâchés sur de grands arbres près des vignobles, où les cochenilles échappent généralement à la détection des vignerons. Le drone coûterait aussi moins cher, entre 650 et 1500 rands par hectares (33 et 76€), comprenant le repérage, le lâcher d’insectes, le soutien technique, et la rédaction de rapports.