e projet européen Stella vient d’être lancé à Athènes. Dans 4 ans, il doit déboucher sur la diffusion d’une plateforme d’épidémiosurveillance de plusieurs bioagresseurs sur différentes cultures.
14 partenaires de 7 pays sont impliqués, dont la France, représentée par l’IFV de Colmar. « Nous contribuons au projet sur la partie vigne et plus spécifiquement sur le bois noir et l’enroulement, deux maladies réglementées non de quarantaine » décrit Séverine Coubard, en charge du dossier.
La première année est consacrée à la définition des protocoles de détection. « Nous allons poser des pièges à insectes connectés, utiliser des caméras embarquées, et faire passer des drones ou des satellites au-dessus de plusieurs parcelles alsaciennes, certaines étant déjà impliquées dans les projets LutEnVi et RENOV, liste Séverine Coubard. Nous travaillerons sur des vignes en production et des vignes-mères en variant les cépages et les types de sol ». Les viticulteurs pourront aussi contribuer au projet en signalant sur une application tous les symptômes ou vecteurs des bioagresseurs qu’ils rencontreront.
A partir du millésime 2025, toutes ces données seront analysées par des modèles basés sur l’intelligence artificielle. « En permettant d'alerter les utilisateurs dès les premiers signes d’agression, l'IA pourrait représenter une solution prometteuse pour mieux gérer ces deux maladies aux moyens de lutte actuellement limités » indique Séverine Coubard, d'autant que la plateforme « en libre accès » fera des recommandations aux viticulteurs pour les contenir.
Sur d'autres cultures, le projet Stella pourrait également permettre aux agriculteurs de réduire l'usage des pesticides. « Des travaux sont par exemple prévus en Lituanie sur l'enroulement de la pomme de terre ou en Grèce sur la verticilliose de l'olivier ». Si la plateforme se développe correctement, elle sera certainement étendue à d’autres cultures et bioagresseurs.