a maladie de l’enroulement est connue depuis le XIXème siècle et aujourd’hui plus aucun vignoble du monde n’y échappe. En France, les vignobles de Champagne, d’Alsace et de Bourgogne sont les plus touchés, malgré que les vecteurs n’y réalisent qu’un cycle annuel au lieu de deux ou plus dans le Sud. Plusieurs espèces d’insectes piqueurs/suceurs (cochenilles à coque, farineuses…) propagent les virus responsables de la baisse de la teneur en sucre des raisins et d’une diminution de récolte pouvant être supérieure à 50 %. Parmi les trois souches de virus connues, le GLRaV-1 est le plus actif dans les trois vignobles déjà cités.
Dans chaque région, le projet LutENVi mobilise plusieurs groupes de viticulteurs, formés en salle et au vignoble, encadrés par les techniciens terrain (IFV, interprofessions, chambre d’agriculture). « La lutte ne peut être que collective » lançait le 25 octobre dernier Etienne Herrbach, de l’INRAE de Colmar, à la centaine de professionnels constituant l’auditoire du PNDV Tour Alsace qui faisait étape à Kientzheim. La piste du traitement insecticide semble d’un intérêt mitigé, d’abord parce qu’il n’a d’intérêt que s’il y a présence conjointe du vecteur et du virus, ensuite parce que les produits utilisables se limitent à deux : huile de paraffine et pyriproxyfène (Admiral pro). La haie peut présenter un effet brise-vent et proposer un refuge aux parasitoïdes. Elle fait l’objet d’une expérimentation en Champagne depuis cette année.
Reste enfin l’arrachage, pratiquée à grande échelle en Nouvelle-Zélande et en Afrique du sud. « Dans un vignoble morcelé comme en France, c’est une démarche à raisonner là aussi collectivement » soutient Etienne Herrbach. Concrètement, elle suppose un plan d’arrachage concerté avec partage des coûts, aide à la replantation, obligatoirement avec un matériel végétal certifié sain.
Le viticulteur peut se douter de la présence de la cochenille farineuse du platane (Phenacoccus aceris), comme de celle de la lécanine du cornouiller (Parthenolecanium corni) s’il repère des fourmis sur le cep. (Photos INRAE)
La maladie se caractérise par l’enroulement du bord de la feuille qui se décolore alors que les nervures restent vertes. Les tâches s’étendent au cours de la période végétative. La maladie ne provoque jamais de problème d’aoûtement. Les cochenilles elles, se réfugient sous l’écorce du cep durant l’hiver. Au printemps, leurs larves colonisent les feuilles par le bas. Un ballet de fourmis sur le pied doit alerter le viticulteur. Leur présence est liée à celle des cochenilles.