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Les cochenilles propagent bien l’enroulement

Les cochenilles jouent bien un rôle dans la propagation de l’enroulement au vignoble. C’est ce que viennent de démontrer des chercheurs allemands et alsaciens dans le cadre du programme InvaProtect.
Par Christelle Stef Le 28 novembre 2018
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uel rôle jouent les cochenilles dans la propagation de l’enroulement ? C’est la question à laquelle se sont attelés des chercheurs allemands et alsaciens dans le cadre du programme transfrontalier InvaProtect qui vient de se terminer. De précédents travaux avaient montré que la cochenille du platane (Phenacoccus aceris), et la bohémienne (Héliococcus bohemicus) pouvaient transmettre les espèces GLRaV-1 et GLRaV-3 du virus de l’enroulement. Et la lécanine (Parthenolecanium corni) le GLRaV-1. Qu’en est-il des autres espèces de cochenilles ? Pour le savoir, les chercheurs ont réalisé de nouveaux tests de transmission. Ceux-ci ont prouvé que la cochenille pulvinaire (Pulvinaria vitis) pouvait aussi transmettre les GLRaV-1 et 3. Quant à Parthelecanium persicae, « elle peut probablement transmettre le GLRaV1 mais pour le GLRaV3, nous n’avons pas encore de résultats. Les tests sont toujours en cours » précise Etienne Herrbach, entomologiste à l’Inra de Colmar.

Pouvoir de transmission variable

Les chercheurs ont également montré que le pouvoir de transmission de la cochenille du platane dépendait de son origine géographique. Les populations provenant de Saône et Loire et de Côte d’Or ont ainsi un pouvoir de vection plus important (respectivement 14 et 10 % de taux de transmission) que celles provenant de Kienheim en Alsace (4 % de taux de transmission) ou de la vallée de la Nahe en Allemagne (8 % de taux de transmission).

Qu’en est-il sur le terrain ? Pour en avoir le cœur net, les chercheurs ont planté une parcelle avec du matériel végétal sain. Dedans, ils ont délimité des placettes de 15 pieds. Au centre de chaque placette, ils ont infecté un pied avec le virus GLRaV-1 de l’enroulement. Puis, sur la moitié de ces pieds infectés, ils ont déposé des œufs de cochenilles lécanines. « Les résultats montrent une corrélation entre la propagation des cochenilles qui se déplacent le long des rangs et la dispersion du virus de l’enroulement », rapporte Etienne Herrbach. En clair, les cochenilles propagent bien le virus au vignoble.

Transport des larves par le vent

Les larves de cochenilles peuvent aussi être transporté par le vent. C’est ce qu’avait démontré l’Inra il y a quelques années grâce à des pièges. Dans le cadre d’InvaProtect, le Civa (interprofession alsacienne) a suivi les populations de cochenilles dans une vigne-mères de greffons. Entre 2016 et 2017, les cochenilles se sont dispersées dans la parcelle sous l’effet des vents dominants. Or dans les parcelles autour de cette vigne-mères se trouvent des pieds infectés par l’enroulement. Il y a donc un risque important de contamination de la vigne-mère. « Des tests Elisa sont en cours », précise Etienne Herrbach.

Quels conseils donner aux viticulteurs ? « D’abord de planter du matériel végétal sain, c’est-à-dire certifié », précise Etienne Herrbach qui demande de faire attention au matériel standard et aux sélections massales. Ensuite, si une parcelle est contaminée par l’enroulement mais qu’il n’y a pas de cochenille, arracher les pieds malades et éventuellement ceux voisins suffit selon le spécialiste. Dans les parcelles où des cochenilles sont présentes mais pas le virus « Les traitements insecticides sont inutiles car en Alsace, les cochenilles ne font pas de dégâts directs ». En revanche dans les parcelles où l’enroulement est détecté et où il a des cochenilles, il est nécessaire d’intervenir avec des insecticides pour éviter la propagation du virus. « L’idéal est de le faire de manière collective avec les voisins », précise le chercheur qui rappelle que contre l’enroulement en lui-même il n’existe aucun moyen de lutte. « A ce jour, il n’y a aucun gène de résistance connu ».

Attention aux auxiliaires

Dans le cadre d’InvaProtect, les chercheurs ont également voulu savoir pourquoi les populations de cochenilles augmentaient depuis 15 à 20 ans. En Allemagne, une équipe de chercheur avance une explication : celle de l’impact des produits phytosanitaires sur les ennemis naturels des cochenilles. Au laboratoire, les chercheurs ont testé différents produits. Ils ont montré que le Confidor, un insecticide néonicotinoïde à base d’imidaclopride (non homologué en vigne en France), aujourd’hui retiré du marché, était très toxique envers Anagyrus pseudococci, un parasitoïde des cochenilles. « Il est plus toxique sur cet auxiliaire que sur les cochenilles. Ces dernières sont donc favorisées », rapporte Etienne Herrbach. Les chercheurs ont également montré que Collis et Electis, deux fongicides avaient également un impact sur Anagyrus pseudococci. Ces deux produits sont homologués en France : Collis contre l’oïdium et Electis contre le mildiou.

Besoin de formation

Dans le cadre, du programme de recherche InvaProtect, les chercheurs ont mené une enquête auprès des vignerons, afin d’appréhender leur niveau de connaissance sur les cochenilles et l’enroulement. 75 professionnels alsaciens y ont répondu. Il ressort de ce sondage que la majorité d’entre eux (89 %) connaissent les cochenilles, essentiellement celle à coque (la lécanine) car elle est présente dans les vignes toute l’année. Les cochenilles farineuses plus discrètes sont moins connues. En revanche une moindre majorité de vignerons (62 %) sont familiers de l’enroulement. « Cela s’explique par le fait que sur les cépages blancs, la virose est moins facile à reconnaître », précise Etienne Herrbach. Le lien entre les cochenilles et l’enroulement reste encore plus méconnu des viticulteurs. « Nous avons un gros travail de sensibilisation à faire », conclut le chercheur.

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