uels sont vraiment les effets des préparations biodynamiques 500 et 501 ? Améliorent-elles vraiment la résilience de la vigne et la qualité du vin ? Pour répondre de manière scientifique à ces questions, les chercheurs de l’école de Changins (Suisse) ont appliqué pendant 5 ans à partir du millésime 2015 des spécialités commerciales de bouse et de silice de corne sur certains rangs d’une parcelle de 0,76 ha de chasselas, sans changer le reste de l’itinéraire technique. La 500 a été pulvérisée deux fois par an, en mars ou avril, puis en mai, et la 501 trois fois, en mai ou juin, puis août et septembre.
Par rapport aux rangs témoins cultivés en bio, ils n’ont trouvé aucune différence significative sur le rendement, le poids de taille, et la teneur en azote des feuilles. Hormis pour une mesure réalisée en 2018, les préparations n’ont pas non plus eu d’effet sur l'activité photosynthétique. Le poids des baies et leur concentration en sucre et en acides organiques (malique et tartrique) n’ont pas bougé. Alors que d’autres études avaient montré des potentiels hydriques inférieurs avant l'aube dans les parcelles biodynamiques, les chercheurs de Changins n’ont pas non plus vu de changement d’état hydrique entre les deux modalités en mesurant le δ13C dans les baies. « L'analyse des propriétés physiques du sol, notamment la masse volumique apparente, la capacité de rétention d'eau, la stabilité structurelle et le volume des macropores, n'a révélé aucune différence significative entre les traitements biodynamiques et les traitements témoins au cours de la période d'étude », continuent-ils. Ils n’ont rien trouvé de particulier non plus en séquençant l'ADN des communautés fongiques.
« Nos résultats concordent avec un large corpus de littérature, suggérant que la viticulture biodynamique ne confère pas d'avantages ou d'inconvénients significatifs par rapport à la viticulture biologique », concluent-ils. En l’absence de bénéfices significatifs, les chercheurs se questionnent sur la valeur ajoutée de la pratique, compte tenu de ses coûts de production 10 à 15 % plus élevés que dans la production biologique.