’étant appropriés le blason de la ville de Paris, "Fluctuat nec mergitur", Les Vignerons Parisiens ont été battus par les flots jusqu’à sombrer faute de liquidités. Le chai urbain aura été actif de sa création en juin 2015 jusqu’à sa cessation des paiements en mars 2024 et sa liquidation judiciaire en avril par le tribunal de commerce de Paris. Après la vente de ses actifs corporels en juillet dernier (que le commissaire de justice ne souhaite pas détailler dans la presse) et la remise en location de leurs derniers locaux (sous les arches de l’avenue Daumesnil, Paris 12ème), il ne reste plus rien de ce projet que quelques bouteilles à la vente chez des cavistes en ligne.
Ayant « pour idée de faire découvrir le monde du vin en milieu urbain » selon leurs outils de communication, les Vignerons Parisiens proposait de « réaliser toutes les étapes de la vinification en milieu urbain », avec des raisins transportés en camion frigorifique de la vallée du Rhône à la capitale, puis d’ « y apporter l’expérience de la visite de cave et de la dégustation ». Un concept prometteur qui a séduit des investisseurs. Comme la famille marseillaise Oddo, qui a commencé à se constituer un groupe vitivinicole dès 2015, achetant vignes et domaines en Provence, puis en Afrique du Sud, Sicile et Sancerre, ainsi que des actions dans LVP. Seul actionnaire ayant répondu aux sollicitations de Vitisphere, Oddo Vins et Domaines partage le souvenir d’une start-up cherchant des fonds et de la rentabilité. Deux manques qui ne résorberont pas avec le temps, des difficultés personnelles frappant le fondateur de LVP, s’écartant de son entreprise alors qu’elle était en phase de réorientation stratégique.
Impasse
Rentrant au capital de LVP en octobre 2017, Oddo Vins et Domaines rapporte que le business model s’est orienté vers l’évènementiel en 2023 avec l’implantation de son outil de production dans le douzième arrondissement. Refait, le caveau s’est retrouvé face à une impasse : il ne pouvait être dédié à l’accueil du public faute d’autorisations. Ne vendant pas assez de vins pour être rentable et ne pouvant pas miser sur l’événementiel pour se développer, le business model n’était plus fonctionnel. Les actionnaires ne remettant pas au pot, le projet de relance n’a pas pu se concrétiser et la société est directement partie en liquidation.
Contactés, les autres actionnaires et les anciens dirigeants de LVP n'ont pas donné suite à date de parution.