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Des députés veulent taxer le vin et ses publicités sans modération
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Réflexe pavlovien
Des députés veulent taxer le vin et ses publicités sans modération

Comme attendu, le budget de la Sécurité Sociale voit se multiplier les amendements pour instaurer un prix minimum pour les boissons alcoolisées, augmenter davantage leur fiscalité et créer une taxe sur la communication. Des propositions directement venues de la Ligue contre le cancer et Addictions France.
Par Alexandre Abellan Le 21 octobre 2024
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Des députés veulent taxer le vin et ses publicités sans modération
Les taxes et prix des vins s'imposent pour nombre d'amendements au budget 2025 de la sécurité sociale. - crédit photo : Adobe Stock (Richard Villalon)
V

isant d’abord les bières à forts degrés et celles aromatisées, les amendements au projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 (PLFSS) s’intéressant à la fiscalité des boissons alcoolisées n’oublient, évidemment, pas les vins. À commencer par les propositions pour créer un prix minimum des alcools. L’amendement 127 porté par le député Jérôme Guedj (Essonne, PS) veut que « le prix minimum de vente des [vins, bières, cidres, rhums, eaux-de-vie-de vinne puisse] être inférieur à 0,50 euros par décilitre d’alcool pur » en application de la vision « promue par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et basée sur des preuves de son efficacité [pour] retarder les premières surconsommations d’alcool » en se basant sur le modèle écossais (en vigueur depuis 2018) et sur un travail « avec la Ligue contre le Cancer ».

Également portée par l’amendement 408 du député Cyrille Isaac-Sibille (Rhône, les Démocrates) cette proposition de fiscalité comportementale reçoit depuis des années une fin de non-recevoir de la part de la filière vin. Comme l’expliquait récemment aux parlementaires Samuel Montgermont, le président de Vin & Société, en France « la fiscalité comportementale n'a pas eu d'impact, dans la mesure où celle-ci n'a pas évolué. Or, en soixante ans, nous avons perdu 70 % de notre consommation. Aujourd'hui, 90 % des Français boivent moins de dix verres d'alcool par semaine, et 80 % d'entre eux boivent moins de deux verres. » Alors que la crise viticole pèse sur tous les opérateurs, « si l'on ajoutait à cette déconsommation une fiscalité comportementale, ce n'est pas 100 000 hectares que l'on devrait arracher pour recalibrer notre production, mais probablement le double ou le triple » prévenait Samuel Montgermont.

Happy hour de la taxation

Un argumentaire de la filière qui pourrait être répliqué aux amendements demandant à ce que tous les alcools soient soumis à la cotisation sécurité sociale (20,26 ou 50,6 €/hl à partir de 18°.alc). Comme le n°129 du député Jérôme Guedj « travaillé avec Addictions France », pour qui « la fiscalité française sur les boissons alcooliques se base sur le type d’alcool plutôt que sur le volume d’alcool, alors que l’OMS recommande d’agir sur le prix de tous les alcools » et qui veut « étendre la "cotisation sécurité sociale" à tous les alcools. Il aura une incidence sur le prix des alcools les moins chers, ceux-ci étant les plus consommés par les jeunes et les consommateurs excessifs. » Proposition dupliquée par les amendements 356 (Communistes) 1300 (Ensemble Pour la République, ex-Renaissance) et 1530 (Écologistes).

Dans le concours Lépine de la fiscalité sur le vin, d’autres amendements veulent supprimer le plafond du relèvement annuel à 1,75 % du prix de l'alcool. « Avec Addictions France », le député Jérôme Guedj propose ainsi de ne plus borner cette hausse, surtout en période d’inflation. Proposition partagée par les amendements 355 (Communistes), 1284 (La France Insoumise) 1298 (Ensemble Pour la République) et 1529 (Écologistes).

Taxation des publicités

Autre amendement poussé par Addictions France et repris en cœur par ses députés : « la taxation des publicités en faveur de boissons alcooliques » de 3 % pour toute « les entreprises produisant, important ou distribuant en France des boissons alcooliques ou leurs représentants dont le chiffre d’affaires du dernier exercice est supérieur ou égal à 10 millions d’euros, hors taxe sur la valeur ajoutée » car « toute consommation d’alcool comporte un risque, c’est pourquoi les entreprises qui incitent à la consommation d’alcool doivent participer financièrement à la prévention des risques et des dommages liés à cette substance » comme le citent les amendements 126 (Parti Socialiste), 357 (Communistes), 410 (Modem), 1039 (La France Insoumise), 1301 (Ensemble Pour la République) et 1531 (Écologistes).

Tenant à l’OMS, cette idée du danger sanitaire dès le premier verre d’alcool a beau avoir été battue en brèche par le Lancet en 2022, les hygiénistes préfèrent rester sur les certitudes de 2018… Pour taxer, cela s’impose.

 

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Tous les commentaires (5)
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TARGA 33 Le 24 octobre 2024 à 12:08:01
Le premier concurrent des produits alcoolisés (dont la sur consommation est nocive) sont les drogues cannabis et consorts que le marché propose a moindre prix....on en parle ?
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Coco Bourgogne Le 21 octobre 2024 à 20:42:14
Bravo continuez mais avant de taxer il faudrait déjà faire des économies. Là haut, c'est un mot qu'ils ne connaissent pas, facile avec l'argent des autres Et oui parlons de taxer . Tous nos députés, sénateurs, ministres et présidents sont ils taxer sur tous les avantages en nature et autres dont il disposent : chauffeur, véhicule , train gratuit, nourriture à un prix tellement bas aux assemblées, cigarettes détaxées, logement, repas à Versailles, portable etc. . Pour nous le moindre centimes est imposable mais pour eux tout doit être gratuit ou le moins cher possible. STOP Nous n'avons pas le droit de gérer comme l'état, en sens large, le fait, nous ne pouvons pas adopter au 49.3 un budget rectificatif pour essayer de l'adapter, après coup, aux dépenses exorbitantes faites durant toute l'année. Nous apportons déjà tellement à l'Etat car nous avons une balance commerciale excédentaire qui éponge déjà énormément les dettes de tous ces gens, soit disant bien pensant, mais qui n'ont aucune notion de l'argent, des dépenses, Ce ne sont pas eux qui payent mais nous avec notre sueur. Et tout cela pour ne penser qu'à taxer ceux qui travaillent, arrêtez déjà de donner sans cesse à ceux qui ne veulent pas travailler car trop fatigant. A un moment il faut savoir arrêter de vouloir taxer. Ce sont à vous Madame messieurs les responsables politiques ministres, députés sénateurs, président d'éponger les dettes que vous avez engendré et à vous seul. Vous devriez subir les mêmes règles qu'un chef d'entreprise, votre responsabilité devrait être engagée pécuniairement, là, la gestion serait meilleure car cela toucherait votre portefeuille. N'allez pas trop loin car oui la colère monte,.....
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JFD Le 21 octobre 2024 à 18:57:53
Le vignoble est en crise, et ce n'est pas en mettant des taxes que celà ira mieux, ça va encore empirer. Un alcoolique restera toujours un alcoolique, s'il ne boit pas de vin, il boira du Wisky ou autre alcool fort. L'état doit réduir son train de vie, arrêter de donner à ceux qui ne veulent pas travailler, arrêter de donner des milliards pour faire la guerre à l'étranger et peut être que ça ira mieux, j'en ai oublier d'autres, mais après çà va faire long et je risque de passer pour un méchant, mais réaliste.
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Sangsues Le 21 octobre 2024 à 14:29:28
Ah c'est tellement plus facile d'augmenter les taxes et impôts que de baisser le train de vie de l'état. On est en train de vivre une crise sur du vin dans précédent ou une partie du vignoble est faillite et ses fonctionnaires continuent ne nous mettre la tête sous l'eau. Méfiez vous la colère monte ...
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JLP Le 21 octobre 2024 à 10:05:41
Comment faites vous la différence entre communication et éducation ? Car pour consommer convenablement et raisonnablement il faut une éducation ET une information ... Dans ces condition la santé n'est NULLEMENT affectée ... Bien au contraire !
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