uel est votre état d’esprit pour cette conférence ministérielle dans le cadre des 100 ans de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV) ?
Luis Planas : Il y a juste un siècle, nous étions huit états membres, dont la France et l’Espagne, à faire naître l’organisation qui est maintenant l’OIV. Nous avons réussi à faire de grands progrès sur l’harmonisation, sur la recherche et sur le commerce du vin. Nous célébrons, mais nous discutons aussi. Nous avons maintenant, en face de nous, les grands défis de changement climatique, d’adaptation du vignoble et de la production dans ce contexte. Nous avons aussi les changements goût de nos consommateurs. Comment le marché mondial évolue comme d’autres secteurs agroalimentaires dans un contexte géopolitique complexe avec les questions commerciales. C’est un bon menu pour les discussions d’aujourd’hui, mais aussi célébrer que nous ne sommes plus 8 membres, mais 50 avec 18 observateurs. Nous avons fait un bon travail et nous devons faire encore un meilleur travail dans le deuxième siècle d’existence.
Concernant les défis climatiques, quand on voit les sécheresses en Catalogne et leurs effets sur la production de cavas, quels sont les leviers d’adaptation que vous portez ?
C’est un sujet complexe. Nous avons en face de nous une situation où évoluent les cépages et orientations des différents vignobles. Pas depuis maintenant, depuis quelques années. Je crois que les producteurs connaissent mieux que personne cette situation. Les gouvernements et administrations doivent les appuyer et les aider dans ces changements liés au côté productif. En plus des changements liés au goût des consommateurs. C’est un moment très intéressant, mais aussi très complexe.
On parle beaucoup de la surproduction de vin dans la filière, quels sont les outils que vous souhaitez voir déployés ?
Je crois que les situations sont différentes dans les différents pays membres et dans les différentes régions. Je n’oserai pas, en tant que ministre, donner une indication de caractère général. Chacun doit faire ce qu’il doit faire, dans chaque pays et dénomination d’origine, et je crois que le monde du vin a un futur sain. C’est important de le souligner. Cette réunion le montre
Vous êtes donc pour l’ouverture de la boîte à outils de la gestion de crise viticole, pour que chacun puisse piocher dedans selon ses besoins ? L’arrachage, la distillation, la vendange en vert…
Ce sont des instruments dont nous disposons pour réguler le marché. Chacun utilisé dans différentes circonstances. L’Union Européenne, à travers l’intervention sectorielle du vin dans la Politique Agricole Commune (PAC), nous donne des instruments. Chacun de nous, gouvernements nationaux, avons les moyens d’agir. Mais je n’oserai pas donner une recette universelle. Il faut juger cas par cas. Avec la France, l’Espagne et l’Italie, les trois premiers pays producteurs de vins du monde en quantité et qualité, nous suivons les différentes situations. Je suis en gestion de la situation en Espagne. Pour le moment, la situation est bonne, nous avons quelques problèmes ponctuels, mais je reste optimiste, également pour la France et pour l’Italie.