l’heure actuelle, les déclarations de sinistres reçues par Agroseguro correspondent à 175 000 hectares, mais l’organisme estime que cette superficie dépassera 200 000 ha. Au cours des prochaines semaines, plus de 250 techniciens évalueront plus précisément l’impact des différents accidents climatiques sur le vignoble de raisins de cuve en Espagne. Parmi les événements notables, on peut citer les gelées en avril et en mai qui ont causé des dégâts sur près de 68 000 ha, notamment en Castille-La Manche et Castille et Léon, mais également sur d’autres zones de production comme la Rioja, la Catalogne, le Pays Basque, l’Aragon et la Navarre. Les tempêtes de grêle ont débuté en avril « et n’ont cessé depuis », note Agroseguro, pointant des déclarations de sinistre sur plus de 49 000 ha de vignes assurées. Quasiment toutes les régions de production sont concernées, les épisodes les plus intenses survenant en juin même si les tempêtes en juillet et en mai ont également été violentes.
Vient ensuite la sécheresse, le manque de précipitations et les vagues de chaleur endommageant près de 33 000 ha de vignobles non irrigués, notamment en Aragon, Catalogne, Estrémadure, Valence et Castille-La Manche. En Catalogne, même si la situation est très irrégulière, les coopératives agroalimentaires prédisent une baisse de plus de 35% de la production de raisins cette année par rapport à une année normale. Les zones les plus touchées sont celles du Priorat et de Terra Alta alors que dans le Penedès et certains secteurs de Tarragone la récolte devrait être conforme à celle de 2023 selon le syndicat agricole Unió de Pagesos. L’an dernier, les rendements moyens se situaient dans une fourchette de 4 000 à 5 000 kilos à l’hectare, soit la moitié de ce qui était auparavant considérée comme la norme. Unió de Pagesos demande qu’une aide soit prévue pour les viticulteurs récoltant moins de 8 000 kilos à l’hectare, « comme cela a été fait l’an dernier ». Et de noter dans la presse agricole espagnole que « les vignes sont épuisées, avec de nombreux ceps morts et d’autres endommagés… Il faudra les renouveler pour éviter que les vignerons partent ».
Rappelons que fin juillet, les coopératives agroalimentaires espagnoles prévoyaient une récolte nationale de 39 751 500 hectolitres cette année, soit une hausse de 20% par rapport à l’an dernier, notamment du fait d’une augmentation de la production prévue en Castille-La Manche (24 Mhl /+33%) et en Estrémadure. Malgré cette hausse, dont la concrétisation dépendra bien évidemment des conditions météorologiques pendant les semaines à venir, la filière espagnole se félicite d’un niveau de stocks en baisse de 14,5% pour le vin et de 38,3% pour les moûts au 31 mai 2024 par rapport à l’an dernier. « Ces données laissent présager des stocks disponibles au début de la campagne, le 1er août, bien inférieurs à la moyenne des campagnes récentes ».