e retour de la France à la première place des producteurs mondiaux de vin n’aura duré qu’un an. Après un millésime 2023 renversant le podium traditionnel, la vendange 2024 devrait faire tomber à 40-43 millions d’hectolitres la production hexagonale (-16 à -10 % par rapport à 2023). De quoi donner de la marge à l’Italie pour reprendre son leadership, même si le millésime actuel n’est pas facile pour les producteurs transalpins. Particulièrement précoce, la vendange a été « avancée de 10 à 15 jours en raison du changement climatique avec la chaleur et le manque de pluie qui ont accéléré la maturité des raisins, notamment dans le Sud » rapporte le syndicat agricole Coldiretti cette fin juillet, avançant que « la vendange 2024 est probablement la récolte avec les plus grandes inconnues de ces dernières années » avec « la météo qui a pesé lourd dans une Italie qui n'a jamais été aussi divisée en deux » entre « un Sud assiégé par la sécheresse » et une forte pluviométrie au Nord alimentant la pression midiou. Mais malgré des « vendanges très compliquées dans le Centre et le Nord », il semble que « le seuil psychologique des 45 millions d’hectolitres ne semble pas inatteignable » avance la revue Gambero Rosso.
De quoi placer l’Italie devant la France, qui reste à distance de l’Espagne, dont la production est estimée à un peu moins de 40 millions hl en 2024 (+20 % par rapport à 2023). D’après un rapport publié fin juillet par les coopératives agroalimentaires d’Espagne, cette augmentation de la production serait due aux meilleurs rendements dans les provinces de Castille-La Manche (+33 %) et d’Estrémadure. Mais comme le rappellent les caves coopératives espagnoles, ces projections sont dépendantes de la météo des prochains jours et semaines, la situation pouvant rapidement évoluer. Et ce pour les trois premiers producteurs mondiaux de vins.