n début d’année, FoodPilot a dévoilé WinePilot, une plateforme développée avec l’interprofession des vins de Bourgogne (BIVB) pour mesurer l’empreinte carbone de la filière à l’échelle de la région et trouver les moyens d’atteindre aider la neutralité.
En quelques mois, WinePilot a été adoptée par les interprofessions des vins de Bordeaux (CIVB), du val de Loire (InterLoire) et du Sud-Ouest (IVSO). En parallèle, FoodPilot a finalisé une deuxième plateforme pour les entreprises. Des caves coopératives (vignerons de Buzet, Estandon, Héraclès) et des domaines (Gérard Bertrand, AdVini, Labruyère) sont en train de se l’approprier.
Co-fondateur de WinePilot, Frédéric Volle est intervenu lors d’un webinaire organisé ce 4 octobre par les clusters Innovin et Vinseo pour recueillir l’avis des fournisseurs sur le lancement d’une troisième plateforme qui leur serait dédiée.
« Sur la base d’un travail volontaire, elle permettrait de mesurer l’impact carbone par métiers (bouchonniers, tonneliers…) en remplaçant dans les domaines les données d’émissions de gaz à effet de serre "références", issues de différentes bases, comme Empreinte et Agribalyse, par des données réelles », a-t-il expliqué.
Une version pilote va être travaillée avec le groupe Oeneo (bouchons Diam, barriques Seguin Moreau, et produits Vivelys). L’idée de Frédéric Volle est ensuite d’engager d’autres fournisseurs « pionniers » de caisses en bois, de piquets, de cartons, d’étiquettes… via les réseaux d’Innovin et de Vinseo, et d’impliquer Adelphe pour la partie verre, « embarquer les verriers étant trop compliqué ». Dans un second temps, l’idée est d’ouvrir la plateforme à tous les fournisseurs, en en faisant la promotion « via le Club des entrepreneurs de Champagne et le Cluster Rosé Provence, notamment ». Pour convaincre les fournisseurs, Frédéric Volle met l’accent sur la possibilité de « mettre en avant les efforts réalisés en matière de décarbonation et de créer de l’attractivité pour leur business ».
Au-delà de l’intérêt business, l’engagement des fournisseurs est primordial pour réduire l’empreinte carbone de la filière. Briac Renaudin et Corentin Schillinger, respectivement chef de projet et consultant expérimenté du pôle Agriculture et Agroalimentaire de Carbone 4 (un cabinet de conseil chargé d’accompagner les entreprises sur les enjeux énergie et climat) l’ont bien illustré en décortiquant lors de ce même webinaire l’empreinte carbone de cinq domaines viticoles en Champagne, dans la Loire, à Bordeaux, dans la Vallée du Rhône, et en Provence. « Le Scope 3 amont, qui représente les émissions de gaz à effet de serre liés aux achats de matières agricoles, de produits chimiques, de packaging, aux immobilisations, et au fret entre fournisseurs et cave, compte pour 67 à 74 % de l’empreinte carbone globale des domaines, dont environ 50 % pour les seules bouteilles », ont-ils assuré.