n Occitanie et dans tout le vignoble de Nouvelle-Aquitaine, sauf dans le Haut Poitou et Irouléguy, encore indemnes de flavescence dorée, les responsables de la filière ont approuvé le choix de l’État de passer d’une stratégie d’éradication à une stratégie d’enrayement.
Dès parution d’un arrêté ministériel attendu pour 2025, cette nouvelle stratégie permettra aux viticulteurs de ne plus utiliser d’insecticide sur l’ensemble des communes infestées (les deux tiers du vignoble) mais seulement dans un rayon de 500 ou 1 000 mètres autour du ou des ceps contaminés dans les trois dernières années.
« Le protocole déterminé en concertation avec la Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DRAAF) et le Service régional de l’alimentation (SRAL) prévoit un traitement de fond de l’ensemble des vignes une fois tous les 4 ou 5 ans, mais entre-temps l’objectif est de lutter avec précision contre la maladie pour nous émanciper de l’usage des pesticides », explique Vincent Lang, directeur technique du Bureau national interprofessionnel du Cognac (BNIC), où une cartographie est en train d’être rodée cette année pour que « chacun sache exactement quelles parcelles il doit traiter ».
L’Etat ne surveillera plus les zones contaminées par la flavescence. Ses services et les équipes de la Fédération régionale de lutte contre les organismes nuisibles (Fredon) se concentreront sur les zones tampons ou exemptes. « Aux viticulteurs de continuer à se mobiliser fortement pour prospecter au moins 80% de leurs surfaces, insiste Vincent Lang, ajoutant qu’ « un gros travail de vulgarisation a été fait sur l’application Vigivignes pour que les ceps suspects soient bien géolocalisés et signalés à la Fredon ».
Les viticulteurs seront soutenus par les Chambres d’agriculture, les salariés des interprofessions du bassin viticole, les maisons de Cognac, les entreprises d’agrodistribution et les coopératives agricoles lors de grandes journées de mobilisation. « Le 29 août, et les 3 et 5 septembre derniers, nous avons encore été très nombreux à faire entre 15 et 20 km de marche », rappelle Vincent Lang. De nouveaux outils embarqués seront aussi utilisés pour mieux détecter la flavescence. Pour éviter la propagation de la maladie, Vincent Lang indique que des traitements « plus appuyés » seront déclenchés en cas de découverte d’un ou plusieurs ceps contaminés dans les zones où il n’y aura pas eu assez de prospection.
Le protocole de lutte a commencé à évoluer cette année avec un aménagement du troisième traitement insecticide en fonction des résultats de la surveillance des cicadelles par piégeage.