a flavescence dorée est certainement le sujet qui occupe le plus la Fédération des Interprofessions du Bassin Viticole Charentes-Cognac*. « Il en va de la pérennité de toute notre filière. Celle du cognac, celle du pineau, et celle du vin » confirme son président.
Rappelant que le périmètre des traitements obligatoires englobe déjà 224 communes et les deux tiers du vignoble, soit 69 897 hectares, Florent Morillon se dit « heureux de voir que la prospection est bien rentrée dans le calendrier de travaux des viticulteurs et que de plus en plus de gens prennent part à la prospection ». 1200 volontaires accompagnent en effet les viticulteurs cette année. « Des salariés des maisons de négoce, le tiers du personnel du BNIC, des retraités, des étudiants en lycée viticole, et même des randonneurs et des riverains conscients de l’impact environnemental des traitements » continue le président de la Fédération.
En 2022, 5% de la superficie du vignoble (3400 hectares) a été prospectée de manière collective. « En 2023, nous avons encore 36 communes en animation, soit 13 055 hectares » complète Laëtitia Sicaud, animatrice flavescence dorée au pôle technique & développement Durable au BNIC.
10 de ces 36 communes se sont portées candidates et ont été retenues par le pôle technique de la Fédérations des Interprofessions du Bassin viticole Charentes-Cognac pou rentrer dans un régime d’« aménagement des traitements », en expérimentation depuis 2017. Il s’agit de Bellevigne (16), Châteaubernard (16), Juillac le Coq (16), La Couronne (16), Triac-Lautrait (16), Chenac Saint Seurin d’Uzet (17), Montguyon (17), Neuvicq (17), Saint Martin d’Ary (17) et Saint Thomas de Conac (17). Elle représente ensemble 8 000 ha, 10% du vignoble, deux fois plus qu’en 2021.
« Ces communes peuvent s’en tenir au premier traitement à condition de prospecter au moins 30% de la surface de leur vignoble chaque année et de ne pas trouver plus de trois cicadelles dans leur réseau de piège » détaille Laëtitia Sicaud. Cette année, Juillac-Le-Coq a ainsi pu sortir ses parcelles du périmètre des traitements obligatoires.
Le dispositif de grandes journées de mobilisation et prospections collectives a été étendu aux communes de Chérac ce 24 août et de Bellevigne, ces 25 et 30 août derniers. Les premiers résultats provisoires font état de plus de 270 hectares prospectés sur Chérac et 250 hectares sur Bellevigne. A termes, plus de 10 % du vignoble pourrait se passer totalement des traitements obligatoires.
* La Fédération des Interprofessions du Bassin Viticole Charentes-Cognac, créée en octobre 2007, est composée du Bureau National Interprofessionnel du cognac (BNIC) du Comité National du Pineau des Charentes (CNPC) et du Comité Interprofessionnel des Moûts et Vins des Charentes (CIMVC) dont fait partie le Syndicat des Vins IGP Charentais (SPPVPC).