vis de jaunisse. « Le Groupement de Défense contre les Organismes Nuisibles (GDON) et les vignerons ont déjà trouvé des symptômes de flavescence dorée sur une soixantaine d’hectares à Coursan et Cuxac-d’Aude. Et les tournées ne sont pas terminées. Nous sommes très inquiets » lance Jacque Serre, le vice-président de la Fédération départementale contre les organismes nuisibles de l’Aude (Fedon 11).
Au moins 20 hectares de vigne sont touchés à plus de 20 % et devront être arrachés d’ici fin mars 2024. « En 2023, c’était 9. La maladie explose et met le vignoble en péril ! ». Les autres parcelles sur lesquelles l’insecte est présent devront être traitées 3 fois.
Ce lundi 7 août, les représentants du vignoble se sont retrouvés à la cave coopérative pour réfléchir aux moyens d’enrayer la progression de la maladie. « Nous avons pris rendez-vous avec Eric Menassi, le président de l'association des maires de l’Aude, pour voir comment faire arracher dans le respect du Code rural la dizaine d’hectares de vignes en friche depuis 3 ou 4 ans. Ce sont de gros foyers d’oïdium et de mildiou, et les cicadelles s’y réfugient pendant les traitements avant de retourner sur les parcelles travaillées » indique Patrick Pennavaire, le nouveau président de l’association.
La Fedon 11, le président de la Chambre d’Agriculture de l'Aude, et la Fredon Occitanie ont également décidé de solliciter le préfet à son retour de congés. « Nous espérons qu’il pousse la Direction régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt (Draaf) à accentuer les mesures de surveillance » reprend Jacques Serre. Le vice-président attend en outre davantage de moyens de prospection.
« Et il faut surtout que tous les vignerons se reprennent en main, qu’ils soient en coopérative ou en cave particulière ». Le vice-président regrette que la profession ait levé le pied sur les traitements, « par manque de revenus dans une situation de crise ». Selon lui, certains n’ont par ailleurs « pas compris ou fait semblant de ne pas comprendre que la confusion sexuelle ne remplace pas les traitements ».
Pour les aider à se ressaisir, la Fedon va tenter d’obtenir d’Ecocert et de la Draaf une dérogation pour les vignerons en bio dont les parcelles sont très contaminées de pouvoir utiliser des insecticides « plus efficaces et moins coûteux que le pyrévert ».
Patrick Pennavaire explique par ailleurs que les représentants du vignoble ont l’intention de solliciter les banques et les collectivités publiques pour trouver un plan de financement de l’arrachage. « Pour les parcelles de moins de 10 ans, nous allons essayer de passer par le Fonds national agricole de mutualisation sanitaire et environnemental (FMSE) » détaille-t-il.
Le président précise qu’il sera demandé aux vignerons de replanter avant des plants traités à l’eau chaude et indemnes du virus. Coopérateurs et vignerons en cave particulière doivent tous se réunir après les vendanges pour mieux comprendre la flambée de la flavescence dorée.