iticulteur à Mas-de-Londres, dans l’Hérault, Raymond Llorens est ravi de l’application Vigifl@v lancée il y a deux ans par la FDGDon 34, dont il est le président. « Nous avons gagné en fluidité, en réactivité, en interactivité, assure-t-il. Avec Vigifl@v, les prospecteurs adressent leurs observations à la FREDON, directement depuis leurs vignes. Cette application est très simple à utiliser et elle nous aide beaucoup à optimiser les prospections avec les techniciens et les responsables vignoble des coopératives. Dans mon GDon, tous l’ont téléchargée, elle est dans l’air du temps. »
Après avoir fait la preuve de son utilité dans l’Hérault, Vigifl@v s’étend aux départements voisins. « La FDGDon 34 l’a mise à disposition des professionnels de l’Aude, cette année, indique Raymond Llorens. Elle sera ensuite lancée dans les Pyrénées-Orientales et le Gard. Cette appli, on l’a conçue pour les viticulteurs. »
En Champagne, c’est VigiCA qui a été développée afin de repérer et signaler les ceps suspects. « Cette appli est très utile en dehors des zones délimitées où la prospection est obligatoire car elle permet de constater s’il y a plusieurs signalements dans un secteur, explique Sébastien Debuisson, responsable service vigne au Comité Champagne, qui a déployé l’outil. Les cartographies de ces points sont partagées avec les techniciens et la FREDON. »
Dans les Charentes, l’interprofession du Cognac a lancé VigiVignes. « On envoie les signalements immédiatement à la FREDON, témoigne Mélissa Gécchele, conseillère viticole à la chambre d’agriculture de Charente. C’est bien plus rapide et moins fastidieux que de les reporter sur des fichiers Excel. » « Les techniciens des chambres d’agriculture y ont beaucoup recours lors des prospections collectives, ajoute Laëtitia Sicaud, animatrice flavescence au BNIC, l’interprofession du cognac. Cette application rend aussi service aux vignerons : comme les ceps suspects sont géolocalisés, ils n’ont plus besoin d’accompagner les techniciens des GDon lorsque ceux-ci viennent faire les prélèvements. »
En Saône-et-Loire, Nicolas Laugère, vigneron à Chardonnay, utilise Vigie Bourgogne depuis le lancement de l’appli en 2020. « Je m’en sers surtout en prospection individuelle. Elle permet de lancer des alertes précoces afin que la FREDON vienne réaliser des prélèvements sur les ceps et les envoie en analyse ». Nicolas Laugère apprécie aussi Vigie Bourgogne dans ses missions de responsable communal flavescence. « Je peux visualiser tous les signalements sur mon secteur. J’ai aussi accès aux photos des ceps suspects envoyées par les vignerons ; je n’ai plus besoin de me rendre systématiquement dans les vignes pour aller examiner ces ceps. »
Cependant, si ces applis font le bonheur des techniciens et des vignerons très engagés dans la lutte contre la flavescence dorée, elles restent encore trop peu téléchargées. « Une quinzaine de vignerons utilisent VigiVignes pour des signalements, et d’autres y déclarent leurs prospections individuelles, à la place de la fiche papier, confie Laëtitia Sicaud. Ces usages sont encore timides, car l’appli implique pour les vignerons un changement d’habitudes. »
Pierre-Adrien Pelletier, vigneron à Saint-Georges-d’Oléron, n’a jamais utilisé VigiVignes. « Si j’ai besoin de signaler un cep douteux, j’appellerai directement la FREDON. Je vois mal la plus-value d’une application, nos smartphones en sont déjà pleins et le positionnement GPS est trop imprécis pour ne pas perdre de temps pour retrouver les pieds signalés. » VigiVignes assure une localisation « à une dizaine de mètres près », concède Laetitia Sicaud. Pour les autres applis, la précision annoncée est aussi de quelques mètres. Un point à améliorer, donc.
VigiCA. Lancée en 2015 par le Comité Champagne en lien avec l’Inrae, elle permet de géolocaliser un cep, d’associer à ce point GPS les photos des symptômes observés et de transférer le tout dans une base de données partagée. Selon le Comité Champagne, dès 2017, 47 % des diagnostics de jaunisse ont été réalisés suite à des signalements via cette appli. Le nombre d’utilisateurs ne nous a pas été communiqué. Vigivignes Charentes. Mise en place en 2018 par le BNIC, « l’appli enregistre 250 à 300 signalements par an, effectués surtout par des techniciens des chambres d’agriculture, précise Laëtitia Sicaud. Cette année, elle en comptabilise 400 ». L’utilisateur peut y enregistrer sa prospection individuelle, y consulter l’historique de ses signalements et des photos de symptômes.Vigie Bourgogne. Créée en 2020 par le BIVB, « elle comptabilise plusieurs centaines de téléchargements et une vingtaine de signalements par an », note Héloïse Mahé, responsable coordination technique au BIVB. L’application contient un module d’aide à la reconnaissance et au diagnostic par l’image, ainsi que des infos sur l’évolution de la flavescence dorée.Vigifl@v. Lancée en 2021 par la FDGDon 34 en collaboration avec le Conseil départemental, la chambre d’agriculture, les Vignerons indépendants, Coop de France et la MSA, « cette application totalise 450 comptes (FREDON, coops, chambres d’agriculture, consultants, vignerons) », indique Lysiane Grivel, chargée de mission à la FREDON Occitanie. Elle comprend trois modules – Observation (suivis des cicadelles), Prospection, Signalement (avec demande d’un passage de la FREDON/FDGDon) –, et fournit à ses utilisateurs des informations techniques et pratiques (arrêtés préfectoraux, photos de symptômes…). À noter qu’il existe également l’appli IGN, en Val de Loire.