menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Viticulture / Vers une stratégie de "vivre avec" la flavescence dorée pour le vignoble
Vers une stratégie de "vivre avec" la flavescence dorée pour le vignoble
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Changement de paradigme
Vers une stratégie de "vivre avec" la flavescence dorée pour le vignoble

Les objectifs d’éradication montrant leurs limites face à la réalité du terrain, la stratégie nationale de la gestion de la maladie de quarantaine pourrait passer à une approche d’enrayement sur des zones fortement contaminées évoque-t-on au ministère du l’Agriculture.
Par Alexandre Abellan Le 14 février 2022
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Vers une stratégie de
« Le passage en stratégie d’enrayement dans certains bassins viticoles est l’occasion de réfléchir sur les stratégies actuelles dans les zones où l’éradication est considérée comme impossible, d’harmoniser et de concentrer les moyens de l’État sur un objectif d’éradication et d’empêchement de la propagation de la flavescence dorée à l’extérieur des zones en enrayement » explique le ministère de l’Agriculture. - crédit photo : Fredon Occitanie
F

inie la lutte systématique, place à une approche plus pragmatique ? C’est un changement de paradigme qui semble être dans l’air du temps : ne plus chercher éradiquer, mais enrayer et vivre avec. Il n’est pas question ici de stratégie médicale pour lutter contre le coronavirus, et espérer en finir avec la pandémie de Covid-19, il s’agit d’une maladie viticole : le phytoplasme Candidatus phytoplasma Vitis et de la stratégie de lutte contre la flavescence dorée.

Un tournant dans la lutte contre cette maladie de quarantaine est actuellement en réflexion au sein des instances du ministère de l’Agriculture. Ayant achevé ses consultations ce mercredi 8 février, le Conseil national d'orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV) doit désormais se positionner sur l’avenir de la gestion française de la flavescence dorée pour que la Direction générale de l’Alimentation (DGAL) en rédige en synthèse et que les pouvoirs publics actent de nouvelles orientations. En la matière, le ministère de l’Agriculture esquisse un nouveau départ en indiquant à Vitisphere qu’« en France, il est constaté que l’éradication ne peut plus être un objectif dans les bassins viticoles où la présence de la flavescence dorée est considérée comme endémique (Occitanie et Nouvelle Aquitaine notamment) ».

Zones où l’éradication n’est plus considérée comme possible

Un constat partagé par les techniciens viticoles suivant comme le lait sur le feu les progressions annuelles de la flavescence dorée, qui peut au mieux être contenue, mais bien rarement réduite à néant. Pour changer de stratégie, les autorités françaises s’appuient sur le règlement européen 2016-2031 relatif aux mesures de protection contre les organismes nuisibles aux végétaux, qui « prévoit la possibilité, pour les organismes de quarantaine présents sur le territoire de l’UE, de la publication de règlements d’enrayement de ces organismes. Ainsi, il est permis aux État membres de déroger à la stratégie d’éradication, dans les zones où cette éradication n’est plus considérée comme possible » explique le ministère de l’Agriculture, qui souligne que le cadre réglementaire doit encore être stabilisé. Applicable depuis le 14 décembre 2019, le règlement UE 2016-2031 doit être complété par un texte communautaire sur l’enrayement de la flavescence dorée : devant être prochainement finalisé et mis en consultation publique, ce règlement doit être opérationnel dès le premier mai prochain, rapporte-t-on rue de Varennes.

Concrètement, « chaque État membre a la possibilité de déclarer des zones en enrayement qui figureront en annexe du règlement. Cette annexe pourra être modifiée par la suite pour les pays qui ne seraient pas encore positionnés au moment de la parution du règlement au printemps 2022 » explique le ministère, soulignant que parmi les « différences par rapport au principe général d’éradication des organismes de quarantaine », on trouve notamment la fin d’obligation de la surveillance officielle sur ces zones. Soit les actions prospection des Directions Régionales de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt (DRAAF), des Services Régionaux de l'Alimentation (SRAL) et Fédérations Régionales de lutte contre les Organismes Nuisibles (FREDON).

Gestion et financement par le vignoble

Si l’État met fin à son contrôle, les vignerons doivent le poursuivre : « dans le cas d’une stratégie d’enrayement, les professionnels ont toujours l’obligation de surveillance générale et de déclaration des végétaux contaminés par des organismes de quarantaine » rapporte le ministère de l’Agriculture, notant qu’une prospection peut être mise en place, notamment avec des Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles (GDON). Dans tous les cas, les opérations de surveillance de la flavescence dorée sur les zones d’enraiement « sont prises en charge d’un point de vue opérationnel et financier par les professionnels et supervisés par les FREDON » précise le ministère. Un tournant qui ne laisse pas insensible les représentants du vignoble : « on craint que l’État ne se déleste de ses responsabilités pour baisser ses coûts en nous les transférant » glisse un vigneron méridional. « La prospection est importante, mais elle ne fait pas tout : le traitement à l’eau chaude des plants et la traçabilité du matériel végétal sont à développer » estime un vigneron septentrional.

Ayant des degrés de liberté dans la mise en place du dispositif, la France peut envisager « des mesures particulières, notamment celles concernant la circulation du matériel de multiplication entre les différences zones, avec le principe de maintenir une haute qualité sanitaire des plants de vigne dans le cadre du passeport phytosanitaire et de la certification à l’exportation » avance le ministère de l’Agriculture. Hors des zones d’enrayement, les pouvoirs publics maintiennent « la surveillance officielle », selon le « risque d’établissement de la maladie : il s’agit des zones exemptes et des zones maintenues en éradication » ajoute le ministère, précisant que l’éradication reste obligatoire dans les zones tampon (2,5 kilomètres autour des zones infectées).

 

 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (3)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
Corbières Le 15 février 2022 à 14:01:04
L erradication est impossible mais la dissémination a été favorisée par la politique de zonage qui a toujours été décidée après détection. De fait la maladie a toujours eut un coup d avance. A vouloir ménager la chèvre et le choux... pas de présence... pas de pesticides.... Résultat tout le est farci....
Signaler ce contenu comme inapproprié
Dominique Le 14 février 2022 à 23:37:23
La stratégie d'éradication a échoué à cause de l'oubli des règles de prophylaxie les plus basiques : éliminer l'inoculum et ponctuellement traiter le vecteur. On n'a pas investi dans des prospections rapprochées des parcelles : on a laissé le temps à des foyers de prospérer tranquillement. Les vignes américaines des talus, porteuses saines vivent bien et longtemps. Sans compter les parcelles mal arrachées qui sont de véritables champs de porte-greffe contaminés. Et, cerise sur le gâteau, le refus obstiné, et renouvelé, des représentants des pépiniéristes du chauffage des plants a permis la libre circulation de plants contaminés qui ont permis de disséminer des foyers. Les services de l'Etat et "la profession" se sont donnés bonne conscience pendant des années en décrétant des traitements obligatoires dans les vignes, en laissant prospérer des abords contaminés ou en laissant circuler des plants non-indemnes. Cette stratégie de traitement du seul vecteur n'aura eu d'efficacité qu'au niveau de l'augmentation des cas de Parkinson dans les zones traitées depuis 20 ans sans discontinuer. Et accessoirement, aura fait la fortune des firmes phytos. Résultat de l'indigence stratégique de la "profession" : l'Etat se retire et laisse la patate chaude au restant. Mais le restant ne peut s'en prendre qu'à lui-même.
Signaler ce contenu comme inapproprié
vVDB Le 14 février 2022 à 09:12:04
Il n'y a pas eu un organisme d'état avec l'autorité nécessaire pour faire les bonnes actions. On demande au viticulteur d'avoir la gentillesse de faire sinon on mettra un mot dans le carnet de notes ! On oublie aussi les vignes des particuliers. La lutte contre la grippe aviaire, idem. Les choses doivent être faites sans délai, le faire faire par l'exploitant est un crève coeur, un supplice voir une torture ! Courage.
Signaler ce contenu comme inapproprié

vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Viticulture
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé