gronomiquement, la vendange commence à être estimée à 110 hl/ha dans les vignes de Cognac ce mois de juillet, soit une baisse d’environ 30 % par rapport à un millésime 2023 record (141,74 hl à 9,59°.alc). Et la situation sanitaire n’aidera guère à augmenter les volumes 2024 alors que le mildiou débarque cet été. « Nous sommes entre le stade grain de plomb et petits pois. » explique Laetitia Caillaud, conseillère à la Chambre Interdépartementale d'agriculture Charente-Maritime Deux Sèvres, « Au niveau de la situation sanitaire le mildiou est bel et bien présent. Tous les témoins non traités sont pris à 100 % et dans les vignes traitées on a des jeunes feuilles et des grappes touchées par des symptômes de faible intensité, avec peu de répercussions pour le moment. » Et on voit apparaître depuis la semaine dernière les premières baies touchées par l’oïdium.
Daniel Bouillard, viticulteur au domaine du Puits Faucon (43 hectares de vignes, en Certification Environnementale Cognac, CEC, et Haute Valeur Environnementale, HVE) à Burie (Charente-Maritime) n’utilise plus de produits classés Cancérigènes mutagènes et Reprotoxiques (CMR) depuis plusieurs années. Il n’a vu apparaître les premiers symptômes qu'il y a peu : « il y a une semaine de cela, ça tenait bien et puis la depuis quelques jours on a des sorties de mildiou plus importantes sur feuilles et sur grappes quelle que soit la stratégie. » Car le viticulteur fait partie du programme LUMA, programme co-construit avec l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV), le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) et les Chambres d’agriculture de Charente et de Charente-Maritime Deux-Sèvres, visant à appliquer un itinéraire de protection des vignes sans produit phytopharmaceutique de synthèse (produits utilisables en viticulture biologique et produits de biocontrôle).
Si la situation n’évolue pas trop, il estime ses pertes à 5 %
Les fortes pluies ont compliqué l’accès aux vignes pour pouvoir désherber dans les temps. Cela n’a toutefois et logiquement pas porté préjudice aux ceps, concernant la concurrence hydrique. « On y arrive mais ça prend du temps. Cette année l’entretien du rang a été plus compliqué à cause des conditions météo mais je suis satisfait. » explique le viticulteur saintongeais.
« Le moral est plutôt bon. Les viticulteurs s’attendaient à ce qu’il y ait une baisse des rendements donc il n’y a pas de surprise, mais comme ils s’attendent à en voir d’autre arriver à l’avenir, beaucoup nous posent la question de la baisse des coûts de production. » souligne Laetitia Caillaud.
Stratégiquement, le comité permanent du Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) a fixé en juin dernier le rendement autorisé à 8,64 hectolitres d’alcool pur/hectare (contre 10,5 hl AP/ha l’année précédente).