e mois de juillet, Jean-Marc Fontaine prend la présidence de l'Interprofession des vins de Bergerac et de Duras (IVBD) en tant que représentant du collège du négoce (à la suite du viticulteur Éric Chadourne). Le directeur général de l’Union des Caves Coopératives de Dordogne (Unidor, réunissant les caves de Bergerac, du Fleix, de Saint-Vivien, de Céou, de Monbazillac et de Sigoulès) et de sa filiale commerciale (Couleurs d’Aquitaine, dont il préside le directoire) veut marquer son début de mandat par une action forte : que les vins IGP du Périgord rejoignent l’IVBD.
Si l’IGP Périgord fait partie depuis une dizaine d’années de la Fédération des Vins de Bergerac Duras (FVBD), elle n’a pas donné suite aux propositions d’adhésion déjà exprimées par le passé. Mais Jean-Marc Fontaine compte bien changer la donne : « sachant que Couleurs d’Aquitaine* fait la moitié volume, je suis légitime pour porter une bannière commune donnant de la lisibilité aux consommateurs et de la visibilité à nos produits pour avancer plus vite sur la segmentation. » Le négociant souhaitant la mise en place de Dénominations Géographiques Complémentaires (DGC, voir encadré).


Avant d’avancer sur cette hiérarchisation, Jean-Marc Fontaine doit déjà réunir les représentants de l’IGP Périgord pour leur proposer de convoler en justes noces. « Il faudra convaincre » indique le président de l’IVBD, qui s’appuie sur son expérience dans le Val de Loire (direction du négoce Blanc Foussy puis de l’union coopérative Alliance Loire) pour noter que les choses ont pris du temps avec l’IGP val de Loire, « mais elle est aujourd’hui toujours au sein d’InterLoire » (interprofession des vins du val de Loire).
N’ayant personnellement pas d’opposition à ce projet, le vigneron Laurent Jou de las Borjas, le président de la section IGP du Périgord de la FVBD, est ouvert à la tenue d’une réunion pouvant amener à rouvrir le dossier et prévoir une étude préalable. Lors de la précédente consultation, les oppositions étaient nées d’une volonté d’émancipation d’opérateurs ayant réussi à vendre leurs vins par eux-mêmes en dehors de l’identité de Bergerac. Si l’IGP Périgord n’est pas rattachée à l’IVBD, elle dépend de l’Anivin de France (Association Nationale Interprofessionnelle des Vins De France).
Dans le vignoble français, « on voit bien que la crise viticole est présente partout. Avec la baisse des volumes on se retrouve à devoir réduire le budget de l’interprofession. Il faut être plus malin et se regrouper ensemble pour ne pas rogner sur la communication qui est le nerf de la guerre pour une interprofession » plaide Jean-Marc Fontaine, citant l’exemple des partages de charges et de personnels entre IVBD et FVBD : « on y est obligés on faisait 500 000 hectolitres et l’on est à 350 000 hl commercialisés. Soit on apporte de nouveaux volumes, soit on massifie les services. »
Le vignoble de Bergerac et de Duras s’étend sur 11 600 hectares de vignes pour 410 921 hectolitres de vin, dont 10 368 ha et 364 760 hl en appellation et 447 ha et 22 690 hl en IGP Périgord. La filière se structure autour de 366 caves particulières, 6 caves coopératives (pour 304 adhérents coopérateurs) et 75 négociants.
* : Opérateur de poids dans la filière des vins périgourdins, Couleurs d’Aquitaine annonce un chiffre d'affaires de 22 millions d’euros par an.
En matière de positionnement commercial, « Bergerac reste très orienté sur la Grande Distribution. Pour toucher de nouveaux consommateurs et réseaux, il faut structurer l’offre avec des crus » résume Jean-Marc Fontaine, qui souhaitent la concrétisation des projets de DGC qui existent depuis des années (comme Eymet, Montbazillac ou Sigoulès). Un sommet de la pyramide à construire pour valoriser l’ensemble, comme le font les vins des Côtes-du-Rhône et du Languedoc note le président de l’IVBD.