omme dans beaucoup de vignobles français cette année, après une belle sortie de grappes, la floraison s’est en partie déroulée sous la pluie et dans le froid en Savoie. « Nous voyons de la coulure sur certains cépages, principament sur les parcelles les plus exposées au froid fin avril, rapporte Amélie Sourdet, technicienne viticole pour le syndicat régional des vins de Savoie. Et nous nous attendons aussi à voir du millerandage ».
Et comme dans la majorité des régions, le mildiou n’épargne pas les vignerons. « Le risque infectieux est maximal presque tous les jours » continue la technicienne, qui voit la maladie monter en puissance depuis la semaine dernière. « Pour l’instant ce sont surtout les feuilles qui sont prises, mais le rot gris commence à s’installer sur les jeunes grappes. Il est temps que la météo revienne au beau. Les vignerons ont besoin de souffler et ne sont pas au bout de leurs travaux ! »
Même scénario dans le Bugey voisin. « Le climat rend l’année très compliquée », témoigne Fabrice Gros, gérant du domaine des Plantaz et de ses 11 hectares conduits en bio. « Il y a d’abord eu le gel, relate le viticulteur. Il a amputé 30 à 35 % de la récolte sur la moitié de l’exploitation, avec des bouts de parcelles où les dégâts grimpent à 70 %, et fait sortir le reste des grappes en buisson, rendant les entrecoeurs très sensibles au mildiou ».
« Il y a ensuite eu les 35 à 50 mm de pluie tombés chaque semaine, sauf la semaine dernière, qui rendent la protection très difficile, surtout avec des produits de contact » enchaîne Fabrice Gros. Agacé par la météo et l’arrêté abeilles, qui lui complique la vie et risque, selon lui, de « faire repasser des bios en conventionnel », le viticulteur a jusqu’à présent réussi à contenir la maladie en enchaînant les traitements. Il s’attend néanmoins à voir augmenter les symptômes sur grappes dans une parcelle de chardonnay très ventée où mon dernier sulfatage a été compliqué par des rafales à 14 km/h.
Autre mauvaise surprise, Fabrice Gros a découvert de la coulure sur une partie de ses ceps de pinot noir. « Pourtant j’avais apporté un paquet d’engrais foliaires censés favoriser le bon déroulé de la floraison » précise-t-il.