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Le tonneau de grand cru classé adjugé 248 fois le prix de celui de Bordeaux rouge
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Wagons décrochés de la locomotive
Le tonneau de grand cru classé adjugé 248 fois le prix de celui de Bordeaux rouge

Plus fort qu’une médaille, le classement en 1855 permet actuellement à 225 litres de vin rouge de se vendre 248 fois plus cher qu’un bordeaux générique. Le symbole d’un décrochage et d’une dévalorisation de l’AOC régionale.
Par Alexandre Abellan Le 25 juin 2024
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Le tonneau de grand cru classé adjugé 248 fois le prix de celui de Bordeaux rouge
Accompagnée d’un dîner au château Ducru Beaucaillou pour six convives, la barrique du millésime 2022 était « le lot-phare de la vente » indique la maison de vente aux enchères, Baghera Wines. - crédit photo : Studio Florian Lüthi
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i comparaison n’est pas raison, mettre côte à côte l’enchère d’une barrique de Saint-Julien du château Ducru Beaucaillou réalisée ce dimanche 23 juin et le cours moyen du tonneau de Bordeaux rouge du 10 au 23 juin derniers témoigne de la déconnexion entre le monde des grands crus et celui des vins modestes de Gironde. Pour 225 litres, le super second classé en 1855 s’envole à 54 900 € (cette barrique du millésime 2022 était estimée entre 45 et 90 000 €), quand la moyenne des cours pour le bordeaux rouge stagne actuellement à 883 € le tonneau correspondant à 4 fois un volume de 225 l (913 € pour le seul millésime 2023). Soit un rapport vertigineux de 1 à 248 entre deux mondes si proches géographiquement, et si lointain économiquement.

Un grand écart que Bruno-Eugène Borie, le propriétaire du château Ducru-Beaucaillou ne craint pas de regarder en face. Dans un entretien accordé à Vitisphere ce printemps, le propriétaire-résident souligne que le problème n’était pas dans la valorisation des premiers crus classés de Bordeaux, mais dans la dévaluation des premiers prix cassés. « C’est un choc de voir les prix affichés sur certains vins de Bordeaux et c’est une émotion de savoir que les gens qui l’ont produit ne le vendent même pas au coût de revient. J’en ai conscience, je me sens du même monde » partageait Bruno-Eugène Borie, soulignant que dans la construction bordelaise, « nous sommes sur une pyramide, il y a des confrères au-dessus de nous qui en ont aussi conscience. C’est une notion d’appartenance sincère. Nous sommes tout à fait solidaires de nos confrères. »

Déprimeur

Si le château Ducru-Beaucaillou vient de vivre la ferveur des enchères (1,85 million d’euros dégagés sur 476 lots pour 603 proposés) pour la première vente en France de la maison suisse Baghera (fondée à Genève en 2015), la réalité quotidienne du marché des grands crus est moins reluisante : alors que la campagne des primeurs 2023 présente un bilan mitigé pour les grands crus du Médoc et de Saint-Émilion, le château Ducru-Beaucaillou a dû faire un geste fort en réduisant de 35,5 % son prix de sortie au négoce (120 €, contre 186 € en 2022 qui était en hausse de 17,6 % par rapport à 2021). Toute la place de Bordeaux lutte face à un marché d'offre et plus de demande.

 

Baptisée "dear pebbles" (chers cailloux), la vente aux enchères s’est tenue ce dimanche 23 juin dans les chais du château Ducru-Beaucaillou pour célébrer ses 300 ans (fondée en 1720, la propriété n’avait pu marquer le coup en 2020, pour cause de covid). Photo : Studio Florian Lüthi.

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bill et boule Le 27 juin 2024 à 23:09:48
On ne peut que rester un peu sur sa faim en lisant de telles déclarations de la part d un gcc 1855 , fut il brillant . Certaines de ces propriétés pratiquent depuis quelques années déjà à l encontre des négociants bordelais des pratiques commerciales musclées , que certains ressentent comme des ventes forcées pour les allocations , voire des ventes liées pour les bouquets de second troisième voire quatrième vin , quelquefois hors aoc du grand vin original. Prétendre qu il s agit de 2 mondes absolment séparés c 'est ignorer le fait que ultimement c est le même budget d achat negoce qui ,année après année , se concentré sur quelques marques . ... pour laisser tomber les autres. Jamais la pyramide n à été aussi pointue et c est la où le bat blessé . Car la base de ladite pyramide est en train de crouler . Et sans base solide en effet , pas de sommet ,fut il vertigineux, qui ne soit enclin à s éffondrer tôt ou tard ...Attention donc , car la crise remonte progressivement les segments de l offre , de bas ... en haut :^(
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