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1 913 ha de vignes grêlées s'ajoutent à "l'usure du moral" médocain
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De 30 à plus de 90 %
1 913 ha de vignes grêlées s'ajoutent à "l'usure du moral" médocain

Le bilan de l’orage de grêle du 18 juin dans le Médoc témoigne d’un vaste couloir de dévastation viticole, à laquelle s'ajoute l’incertitude de la coulure, alors que la pression mildiou reste forte et vide des trésoreries déjà affectées par les difficultés commerciales.
Par Alexandre Abellan Le 24 juin 2024
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1 913 ha de vignes grêlées s'ajoutent à
Mâchées par les grélons, les vignes médocaines n'apparaissent pas sous leur meilleur jour. - crédit photo : ODG Médoc (Hélène Larrieu)
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rutal, l’orage de la nuit du lundi 17 au mardi 18 juin sur le Nord du Médoc a touché 134 exploitations viticoles sur 1 100 hectares de vignes avec 30 à 50 % de dégâts en moyenne sur les communes girondines de Queyrac et Gaillan, 780 ha avec 50 à 70 % de dégâts sur Valeyrac et 33 ha de vignobles totalement détruits à plus de 90 % (sur la commune de Jau-Dignac). « Le gradient entre les zones [à plus de 90 % et 30-70 % de dégâts] est tombé sur Jalle où l’on trouve beaucoup de grandes cultures et d’élevage » note Hélène Larrieu, la directrice des AOC Médoc, Haut-Médoc, Listrac-Médoc, notant des dégâts assez variables selon l’orientation des rangs, rendant les dégâts difficiles à estimer.

L’impact de l’orage de grêle pourrait aller au-delà des feuilles hachées et grappes lacérées, la coulure pouvant s’y ajouter, comme le craint Sébastien Couthures, président de la cave coopérative Uni Médoc (130 adhérents à 960 hectares). « On était au stade petit pois/grain de plomb, les grappes n’étaient pas totalement formées et fermées » rapporte le viticulteur sur la commune de Valeyrac. Ayant plus d’une vingtaine d’adhérents touchés par la grêle, Uni Médoc s’attend à une baisse de production en 2024, comme l’ensemble de l’AOC Médoc : « sur une appellation de plus de 5 000 ha, ce n’est pas négligeable » résume Sébastien Couthures.

Malheureusement pas inhabituel

D’ampleur, cet orage de grêle n’est pas une première pour le vignoble médocain. « Ce n’est malheureusement pas inhabituel. Il y a quasiment un orage de grêle tous les ans [sur le Médoc], pas forcément dans cette zone (en 2014 et 2018 plus au Sud, en 2022 sur Listrac…) » analyse Hélène Larrieu, citant l’orage du 18 juillet 2017 sur le même couloir que celui du 18 juin 2024. Face à ces aléas climatiques, l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG) aimerait un soutien financier des communes à la protection contre la grêle, via l’Association Départementale d'Études et de Lutte contre les Fléaux Atmosphériques de la Gironde (ADELFA 33).

Sans rentrer dans le débat des systèmes de protection (le vignoble de Saint-Émilion semblant s’être globalement mieux sorti de l’orage grâce à son recours aux ballons antigrêles de Selerys), Sébastien Couthures note que l’orage venait de l’océan et rend la protection plus difficile, même si des signes semblent montrer son efficacité : « il y a eu de plus gros grêlon sur le littoral, à Naujac et Hourtins, que dans le secteur du viticole du Médoc. Et on constate qu’il n’y a pas eu de voitures cabossées chez nous, c’est factuel. »

Pressions mildiou et économiques

Avec les dernières pluies, la pression mildiou reste élevée dans le vignoble médocain. « Depuis le début de la saison, ça ne baisse pas » résume Sébastien Couthures, qui note que les vignes sont relativement saines dans le Nord du Médoc, la protection du vignoble tenant, mais coûtant aussi beaucoup. Les traitements phytosanitaires nécessaires pèsent sur les trésoreries vigneronnes, avec « une usure du moral qui se combine au contexte économique, à la grêle... C’est un cumul » liste le président d’Uni Médoc. Alors que le marché des vins reste atone, en volumes et en prix, « on peut faire dos rond pendant un certain temps seulement. Nous devons revoir nos pratiques, nos surfaces, nos ambitions… Mais pas baisser la voilure pour la commercialisation. Il faut deux fois plus d’investissement pour vendre du vin qu’il y a 5 ans » martèle Sébastien Couthures. Si le plan d’arrachage sanitaire de la Gironde concernerait 60 hectares en Médoc, « il y a visuellement beaucoup de surfaces arrachées hors plan. Il y avait eu en 2023 une légère baisse, en 2024 on verra les chiffres à la déclaration de récolte » conclut le viticulteur.

Si les baies touchées par la grêle devraient se dessécher, celles épargnées pourraient aussi être touchées par la coulure. Photo : ODG Médoc (Hélène Larrieu).

 

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bill et boule Le 25 juin 2024 à 05:02:30
Il y a encore 5 ans on pouvait vendre au négoce bordelais une bonne bouteille des medoc haut medoc à 5 euros ht .Aujourd'hui la tresorerie des négociants est tellement siphonnee par le respect aveugle des allocations primeur gcc 1855 pour les 3 derniers millesimes 21 22 et actuellement 23 qu il ne leur reste plus un centime pour ce segment . On parle de 2 a 2.5 euros ht le col prix negoce ...Heureusement la cave coopérative uni medoc à un directeur combatif et reconnu et une équipe commerciale chevronnée, mais pensons aux 250 crus bourgeois du classement 2020 ainsi qu aux crus artisans medocains . Ils ne bénéficient pas du prestige des grands crus ni de la puissance d uni medoc. Pour les les septentionaux d entre eux , ils viennent de subir la même catastrophe climatique que fut la séquence déluge de pluie puis orage de grele du premier semestre 2024. Les coûts à la vigne explosent tandis que les ventes continuent de stagner. Impossible d obtenir du distributeur local le moindre bidon de produit phyto sans en garantir le paiement tant les impayés potentiels sont légion.Le tissu bancaire local reste inerte , sans disposer d instruction claire pour ouvrir les vannes sur le plan tresorerie second semestre 2024 .La permanence sous préfectorale sur le sujet n à pas donné grand chose, le vigneron medocain étant taiseux, notamment sur ce sujet précis. Le scrutin imminent est important mais le désespoir est tel chez certains que le vote pour les extrêmes devient inéluctable. La jurisprudence egalim notamment n à pas été suivie d effets concrets et il y a bien longtemps que le tandem civb / préfecture ne s est plus manifeste si ce n est pour octroyer un nouveau délai pour arracher la vigne , une bien piètre consolation. Et les assureurs ne pourront pas éternellement payer le coût des sinistres sans augmenter massivement les polices correspondantes. On ne peut pas "en même temps " vouloir faire du rééquilibre de la balance commerciale un objectif national et laisser martyriser à ce point ses potentiels champions. Le nouveau gouvernement , quel qu il soit , devra intervenir rapidement pour sauver la filière en écoutant le terrain.Et c est possible a partir de mi juillet , pour rattraper le temps perdu et avec tous les acteurs de la filière, enfin solidaires et non plus divises entre producteurs, courtiers, négociants et enseignes gd qui tous se renvoient toujours un peu la balle ... sans jamais buter :^) Le nouveau ministre de l agriculture , si nouveau ministre il y a , ce qui est probable, va avoir fort à faire .
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