’est un accident qui a mis le feu aux poudres : le 6 décembre dernier, au petit matin, un jeune motard de 25 ans, perdait la vie sur la D 209 à Ludon, dans le Médoc, alors qu’il se rendait à son travail dans une propriété viticole de Margaux. Ni une ni deux ce 4 janvier, les présidents des Organismes de Défense et de Gestion (ODG) de Margaux, Médoc Haut-Médoc Listrac, Moulis, Saint-Estèphe et Pauillac ont adressé un courrier, à Jean Luc Gleyze, le président du conseil départemental de la Gironde, pour exprimer leur ras le bol. « Cette voie est sous-dimensionnée, surutilisée, dépourvue de toute marge de sécurité, sans signalétique au sol ». Et d’indiquer « qu’au-delà du danger qu’elle représente pour les usagers, cette route constitue un frein à l’accès au Médoc, au développement économique, touristique de la région, ainsi qu’au bien-être et à la sécurité de ses habitants ».


Surprise quand le 25 janvier ces mêmes présidents d’ODG découvrent au travers d’un article dans le Sud-Ouest, le quotidien régional, que l’entrée de la route des vins sera fermée cet été. Des travaux vont avoir lieu sur la D 209 , très empruntée par les touristes. Selon le département, ce calendrier serait dicté par le résultat d’études environnementales qui imposent la contrainte de l’été afin que la biodiversité locale soit la moins touchée. Edouard Miailhe, le président de l’ODG Margaux, manque de s’étouffer : « Comment peut-on avancer un argument de biodiversité alors que nous parlons d’économie. C ‘est de l’écologie dogmatique. Ce choix a été fait sans concertation avec le monde viticole, sans tenir compte des règles économiques. Nos propriétés comptent beaucoup sur l’œnotourisme, dans cette période compliquée » s’insurge-t-il. A Margaux, une dizaine de châteaux reçoivent entre 5 et 10 000 visiteurs par an. En 2023, le château Siran a par exemple accueilli 9 400 visiteurs dont 75 % d’étrangers.
Pour l’heure, ni le conseil Départemental ni le préfet n’ont répondu au courrier des présidents des ODG.