alaises, déshydratation, baisse de l'attention? 4 professionnels de la filière sur 5 reconnaissent des risques physiques liés à l'augmentation des températures dans le cadre de leur travail. « Et 1 personne sur 5 a déjà été en alerte pour la santé d'un ou d'une collègue en raison des fortes chaleurs au cours des deux dernières années » alertent l'organisation professionnelle Vignerons Engagés, l'agence RSE Croissance bleue et le laboratoire Lapa-Research, après avoir mené une enquête en ligne et obtenu les réponses de 263 vignerons installés dans plusieurs régions et de salariés des fonctions supports.
Comme l'Institut national de recherche et de sécurité, qui recommande une adaptation du travail au-delà de 28°C, 80 % des répondants considèrent que le réchauffement climatique génère des risques pour leur santé physique et 37,5 % s'inquiètent pour leur santé mentale. « Au-delà des risques, des effets délétères sont déjà constatés chez ceux qui travaillent entre les rangs de vigne » préviennent les auteurs de l'étude.


La pénibilité au travail en lien avec le changement climatique arrive en troisième place des préoccupations des vignerons après les préoccupations économiques et de réglementation, et ce devant même la qualité du raisin et du vin. Plus d'un tiers des personnes interrogées ont signalé au moins un symptôme lié à la nervosité ou à l'inquiétude. Les femmes sont deux fois plus affectées que les hommes. Plus d'une sur dix pourrait nécessiter une prise en charge de santé mentale.
D'après l'enquête, l'augmentation des températures va aussi intensifier les problèmes de recrutement des métiers du vin puisque 43 % des répondants pourraient renoncer à travailler, sous 5 ans, dans la filière.
Après le décès de six saisonniers en 2023, les Vignerons Engagés veulent tout faire pour éviter que la viticulture, deuxième typologie de métier la plus exposée après celle du BTP, fasse de nouveau face à une actualité funeste lors des prochaines vendanges. « Nous avons désormais un état des lieux détaillé sur lequel s'appuyer pour construire un plan d'action à la hauteur des enjeux. Nous pouvons nous féliciter de cette première marche franchie, et nous tourner vers celles qu'ils nous restent à gravir, avec l'ensemble de la filière », indique Rémi Marlin, président de l'organisation qui éditera en juillet un guide des 10 bonnes pratiques en période de fortes chaleurs.
Les exploitants y trouveront des mesures individuelles et collectives telles que la modification des horaires de travail, une sensibilisation à la reconnaissance des symptômes de coups de chaleur, des conseils pour un accès continu à l'eau et l'organisation de pauses régulières au frais, ? Le Comité Champagne s'est aussi mis en ordre de marche pour préparer les vendanges 2024 avec une vidéo des co-présidents annonçant la mise en ligne de plusieurs référentiels sur le thème du recrutement, de la sécurité, de l'hébergement et de la prestation de services.