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ans le Gard, ce 14 mai, Bernard Genevet n’est pas surpris d’observer quelques taches de mildiou sur les feuilles sorties il y 15 jours. « C’était prévisible, la pression était très forte après la longue séquence de pluies du 27 avril au 6 mai, même si des vignerons ont déjà traités 4 ou 5 fois » explique le consultant pour l’Institut coopératif du vin (ICV), qui se fera une meilleure idée de la fréquence et de l’intensité de la maladie en faisant le tour du département toute la semaine, sachant que de nouvelles pluies sont attendues dans les jours à venir.
« Ce début de semaine est marqué par une sortie de symptômes (foyers primaires et repiquages) sur feuilles et inflorescences, notamment dans les parcelles en défaut de protection, confirme le dernier BSV languedocien. L’ensemble du département est concerné, mais l'Alésien, les Costières et le Sommiérois ont une fréquence plus importante de parcelles présentant des symptômes, ceux ci variant de quelques taches dans la parcelle à plusieurs taches par souches dans des portions de parcelles.
Compte tenu d’un temps d’incubation légèrement plus long, Bernard Genevet anticipe également des symptômes de black-rot pour la semaine du 20 mai. Les observateurs du BSV en ont déjà repéré dans la Vallée du Rhône Nord en bord de Cèze sur des merlot et marselan, et dans le Sommiérois et le bassin Alésien sur grenache, chardonnay et marselan. L’oïdium continue de son côté d’évoluer dans les parcelles à historique de carignan et de roussanne présentant des drapeaux mais aucune tache primaire n’a encore été vue sur les autres cépages.
A Bellegarde, dans l'appellation Costières-de-Nîmes, Romain Teissonnière a protégé ses 80 hectares avant et après chaque pluie avec 300 à 400 grammes de cuivre. « Le pulvérisateur a dû manquer certaines souches car j’ai aussi découvert quelques taches de mildiou ce mardi matin sur des feuilles de syrah et de grenache et sur des grappes d’un plantier de grenache gris » témoigne-t-il. « Les modèles épidémiologiques ne s’étaient pas trompés dans la date d'apparition des premiers symptômes. La pression est bien là mais pour l’instant nous tenons la cadence » se rassure le vigneron.
Directeur de la cave coopérative d’Héraclès, à Codognan, Frédéric Saccoman espère que l’enchaînement des pluies laissera toujours une fenêtre à ses adhérents pour sortir traiter. « Pour l’instant, ils font preuve d’une grande technicité et ne se sont pas laissés déborder, se félicite-t-il. Nous sommes en alerte mais pas en panique. »
Si certains chardonnays entament leur floraison, la vigne a perdu la dizaine de jours d’avance qu’elle avait en début de saison. « Nous sommes sur une précocité équivalente à celle du millésime 2023 » estime le consultant Bernard Genevet. Romain Teissonnière attend ses premières fleurs dans 7 à 10 jours. « Pour l’instant dans l’appellation, il n’y en a que chez mes collègues installés vers Saint-Gilles ou Vauvert près de la Camargue » indique-t-il.
