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Emmanuel Macron invité à incarner la sagesse de la consommation de vin
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Cap d'avenir
Emmanuel Macron invité à incarner la sagesse de la consommation de vin

Reçus ce jeudi 2 mai par le président de la République et son gouvernement, les syndicats agricoles et interprofessions ont engagé la filière vin à présenter son plan stratégique d’ici septembre pour prendre le virage des transitions climatiques, environnementales, commerciales et générationnelles… Avec une demande de soutien physique du président de la République lors des 100 ans de l’OIV en octobre à Dijon. De prochains rendez-vous sont prévus avec le gouvernement pour travailler sur le prix rémunérateur du vin ou porter les demandes d’aides à la trésorerie, au stockage privé, à la restructuration des coopératives... Le point avec Jérôme Despey, le président conseil spécialisé vin de FranceAgriMer et premier vice-président de la FNSEA.
Par Alexandre Abellan Le 03 mai 2024
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Emmanuel Macron invité à incarner la sagesse de la consommation de vin
Emmanuel Macron ne parle plus de prix plancher, la filière vin travaille sur son Egalim. - crédit photo : La Coopération Agricole
V

ous participiez à la réunion de ce jeudi 2 mai autour d’Emmanuel Macron à l’Élysée où l’ordre du jour semblait être de passer à une autre séquence après la grogne agricole. Mais pour la filière vin, il semble que le compte n’y soit pas…

Jérôme Despey : Ce rendez-vous était attendu par le monde agricole en général et l’ensemble de la filière en particulier suite au Salon de l’Agriculture. Il répond à une volonté du président d’écouter et de pouvoir séquencer les sujets entre ce qui tient de l’urgence (avec une mobilisation historique de court-terme pour la trésorerie, la simplification des surtranspositions, la loi d’avenir, les états généraux de l’alimentaiton) et ce qui tient du cap pour l’agriculture du pays (après le discours de Rungis sur le montée en gamme). Le chef de l’État était accompagné par le premier ministre, Gabriel Attal, et 6 ministres (ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, ministre déléguée, Agnès Pannier-Runacher, ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanien, ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, ministre délégué chargé de la mer et de la biodiversité, Hervé Berveille et ministre déléguée pour les entreprises, Olivia Grégoire).

Côté FNSEA, nous avons rappelé l’origine du mouvement qui s’est déroulé en trois temps : colère/mobilisation, revendication et maintenant le temps de délivrer les plus de 70 mesures annoncées par le gouvernement. Pour la viticulture, les mesures de court-terme sont le fonds d’urgence, l’arrachage temporaire, l’arrachage définitif ou les mesures d’accompagnement face au marché actuel. Pour la stratégie de moyen et long terme pour la filière viticole, il faut avancer sur les sujets de la compétitivité, de la conquête de parts de marché, ne pas être toujours otage de différents politiques dont l’on paie toujours les pots cassés : Trump, Chine…

 

La visite officielle ce 6 mai à Paris du président chinois, Xi Jinping, alimente les espoirs de résolution du conflit menaçant cognacs et armagnacs…

Nous avons insisté pour qu’il y ait de la diplomatie avec la Chine sur le sujet, et nous protéger de dégâts collatéraux qui ne nous concernent pas. Le secteur vin subit souvent les conséquences de représailles que nous ne maîtrisons pas. Le président a reconnu que dans le secteur agricole, le vin est souvent visé. Cette réunion a été l’occasion de rappeler les graves conséquences des taxes Trump sur la filière. Il n’y a pas eu de résolution, il n’y a qu’une suspension, qui arrive à échéance en juillet 2026. Mais cette taxe a eu pour conséquences de réduire de 40 % l’exportation des vins et de coûter 500 millions d’euros à la filière pour un conflit aéronautique qui ne nous concerne pas.

 

Quel est la cap fixé par Emmanuel Macron pour l’agriculture en général et la filière vin en particulier ?

Le président a souligné sa volonté d’avoir une stratégie de territoires et de filières qui puisse se mettre en œuvre et sur laquelle il pourrait faire un grand discours type Rungis 2 en septembre. Mais à condition que les organisations syndicales et les filières soient prêtes à délivrer des orientations stratégiques en septembre sur 4 points : produire pour nourrir, s’adapter (avec des investissements pour le changement climatique comme dans le Sud), se protéger face à des importations qui ne sont pas produites dans les mêmes conditions (avec des clauses miroirs) et assurer le renouvellement des générations en agriculture. Le sujet des phytos sera traité dans une proposition de loi pour éviter les surtranspositions d’ici l’été.

Il y aura des états généraux de l’alimentation, mais le président a dit qu’il n’irait « pas dans la pampa ». Qu’il comprenait qu’il y avait des élections aux chambres d’agriculture en janvier 2025, mais qu’il ne sera pas « l’otage d’élections professionnelles ». Il ne sera prêt que si l’on est prêts. En conclusion, il faut aller au bout de la loi d’orientation et d’avenir agricole et de la mise en œuvre des mesures annoncées. Le premier ministre fera un point avec les organisations tous les mois.

 

Comment se positionne la filière vin dans ce cadre ?

Avec Bernard Farges, le président du Comité National des Interprofessions de Vins à Appellation d'Origine et à Indication Géographique (CNIV), nous avons rappelé que le plan de filière est en cours de finalisation. Il est d’autant plus important que la filière est soumise à des chocs climatiques, comme on le voit à Chablis, des chocs de déconsommation et des tensions géopolitiques. Nous avons besoin de soutien sur les quatre sujets du plan stratégique : l’innovation, la restructuration de l’outil de production, la relance de la consommation et l’export. Nous soutenons également la révision de loi Egalim 4 suivant les propositions du premier ministre d’indicateurs de coûts de production dans les contrats amont (comme pour la viande et le lait) pour aboutir rapidement, avant les prochaines négociations commerciales (début 2025). Le président a dit qu’il veut aller vite. On voit dans certaines interprofessions la volonté, alors qu’elle n’y était pas, de rentrer formellement dans Egalim. Bordeaux, Côtes du Rhône et Languedoc y travaillent. Tout monde est à la tâche.

J’ai souligné l’importance de la présence du président à la conférence de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV) à Dijon en octobre prochain pour avoir une preuve d’amour sur la consommation de vin et soutenir une consommation plaisir et avec sagesse en France et à l’étranger.

 

Qu’a-t-il répondu à cette invitation ?

Il a souri, il ne s’est pas engagé.

 

Qu’a dit Emmanuel Macron au sujet des « prix planchers » qu’il évoquait lors de son passage au salon de l’Agriculture ?

Ce n’est plus le sujet. Il a clairement dit aux organisations qui avaient pensé qu’il parlait de prix administrés qu’ils se sont trompés. C’est un marché mondial et l’indicateur doit être le coût de production. On ne tombera pas dans un mécanisme de prix administrés. Le terme de prix plancher n’a d’ailleurs pas été utilisé par le président pendant la réunion.

 

Avec l’annonce par le ministère de l’Agriculture d’une demande à Bruxelles du dispositif d’arrachage temporaire/définitif, les choses avancent-elles ?

Ce sujet n’a pas été évoqué à l’Élysée, où le but n’était pas de rentrer dans le détail du travail avec le premier ministre et le ministre de l’Agriculture. L’objectif de la filière est que l’on sorte un sondage pour la mi-mai, à l’échelle de toute la France et de tous les viticulteurs, pour quantifier bassin par bassin les besoins d’arrachage temporaire et définitif. La filière demande 100 000 ha d’arrachage, mais aujourd’hui, nul n’est capable de dire combien serait temporaire et définitif. Certains veulent restructurer, d’autres arrêter, d’autres maintenir l’OCM vitivinicole… Il est important d’avoir un sondage pour savoir exactement les moyens nécessaires pour préparer le feu vert du dispositif, qui devrait ouvrir mi-octobre. La filière demande un arrachage temporaire à 1 500 €/ha avec une capacité de diversification (avec le gel temporaire gel des autorisations de plantation) et un arrachage définitif à 4 000 €/ha (avec l’objectif d’une perte de potentiel de production). Les négociations sont en cours entre les autorités communautaires et la France. Il y a aujourd’hui une ouverture certaine de la Commission Européenne.

 

Lors de votre prochain rendez-vous avec le premier ministre, que va demander la filière vin : une aide au stockage, une aide aval… ?

Cela fait partie des trois types de demandes portés par la filière : les aides à l’aval pour injecter de la trésorerie dans les entreprises en difficultés économiques (impactées par la déconsommation et les aléas climatiques), l’aide au stockage privé et une aide à la restructuration des entreprises (je pense notamment aux caves coopératives).

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Tous les commentaires (2)
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bourvil Le 04 mai 2024 à 14:34:16
Darmanin ?????, vu leur incapacité à résoudre la crise, il se prépare au pire !!!!!!
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BV Le 02 mai 2024 à 23:34:24
La tramontane souffle ?. Et les promesses s envolent .!!!!!
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