usqu’à trois supercellules ont circulé simultanément dans le département de l’Yonne ce mercredi soir vers 20h. En 30 minutes, un rideau de grêlons de la taille de billes a ravagé le vignoble chablisien. « Nous avions globalement été épargnés par le gel mais ce matin, c’est bien l’hiver » se désole Louis Moreau, viticulteur à Beine et vice-président de la Commission Chablis du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne.
« Nous avons fait le tour du village, et c’est la catastrophe » corrobore son confrère Thierry Mothe, depuis le domaine du Colombier, à Fontenay-près-Chablis. Les communes de Lignorelles, La Chapelle-Vaupelteigne, Villy, Maligny, et Ligny-le-Châtel ne s’en sortent pas mieux. « Toute la vallée du serein a été prise, l’équivalent de la moitié du vignoble, avec des dégâts allant de 80 et 100%. Après la grêle sèche, des pluies en quantité phénoménale ont fini de mettre le feuillage au sol. »


« On se retrouve dans la même situation qu’au mois de janvier. Dans beaucoup de parcelles, il ne reste plus rien sur les baguettes. La succession des aléas climatiques remet vraiment la pérennité des exploitations en question » continue Thierry Mothe. Les canons anti-grêle n’ont pas suffi à faire complètement fondre les glaçons. « Aujourd’hui nous n’avons pas d’outils pour faire face à des évènements aussi intenses » enrage le viticulteur.
Abattu, Thierry Mothe attend de reprendre ses esprits avant de prendre la décision de sulfater pour faire cicatriser la vigne. « Les vignes ont mal et les vendanges sont encore loin. Il nous faut vite du beau et du chaud » implore quant à lui Louis Moreau.
Sur X, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a affirmé son « plein soutien aux viticulteurs durement touchés en effet par cet épisode exceptionnel » et indiqué que ses services sont déjà mobilisés pour expertiser, appuyer et identifier des leviers d’accompagnement.