etits prix = petites ventes, c’est la leçon des derniers chiffres des panels NielsenIQ Scantrack lors des foires aux vins de printemps. Une opération commerciale marquée par des promotions ayant fait bouillir les vignerons de Bordeaux y voyant la destruction de leurs revenus (avec la bouteille de rouge tombant à 1,89 € chez Lidl ou à 1,66 € chez Carrefour, qui a fait marche arrière), et que des représentants de la distribution ont présenté comme des promotions nécessaires lors de la récente réunion avec la filière girondine (ce lundi 8 avril). Mais les données réelles des panels contredisent ce présupposé, et devraient inciter les distributeurs à actualiser leur logiciel. Les analystes de Nielsen relèvent ainsi pour Vitisphere « des bouteilles 75cl marques nationales qui ont été plus vendues entre 5 et 10 € et moins de bouteilles vendues avec des prix inférieurs à 5 € ».
Comme l’indiquent les infographies ci-dessous, les vins tranquilles hors-MDD à moins de 3 € voient leurs ventes du 26 février au 24 mars 2024 baisser de 20 % en un an (pour 4 % des parts de marché sur la période 2024, -1 point par rapport à 2023), les bouteilles entre 3 et 5 € encaissent -14 % (pour 24 % de parts de marché, -3 points), les étiquettes entre 5 et 10 € augmentent de +5 % (pour 59 % de parts de marché, +3 points), les bouteilles entre 10 et 20 € montent de 17 % (à 12 % des volumes, +2 points) et les vins au-delà de 20 € voient leurs ventes augmenter de 21 % (à 1 % des volumes, stable). Entre inflation et changement de consommation, l’heure reste à la montée en gamme et à la baisse des volumes (le sempiternel "moins mais mieux").


Mais il est à noter « un retour à la croissance [en volume] des vins blanc/rosé pour la première fois en 2024 » (respectivement +7,2 et +6,6 % en valeur) souligne Nielsen, alors que l’on note « des rouges toujours en fort recul » (-1 %).